e 28 octobre, une discussion était organisée dans les locaux de Mille Bâbords autour d’un texte paru dans l’été, Jusqu’ici tout va bien. Cette soirée a été perturbée par un groupe de personnes qui étaient contre le fait que cette discussion se tienne, et les locaux ont été en partie démolis (bibliothèque, vitre, tables, etc.) dans la bagarre qui s’en est suivie entre les deux groupes. Plusieurs personnes ont aussi été légèrement blessées dans l’altercation.
Depuis, l’hostilité qui existait déjà s’est intensifiée en même temps que le champ du débat s’est rétréci.
En ce qui concerne le collectif MIA, nous pensons que les débats sur le racisme et l’antiracisme aujourd’hui sont importants et nécessaires, car ils traversent l’ensemble de la société, des villes où nous habitons, les collectifs dans lesquels nous nous organisons, et jusqu’à nos amitiés. Cependant, nous pensons aussi que les termes sous lesquels ces débats sont posés actuellement sont malsains et caricaturaux. Les « événements » de Mille Bâbords en sont en quelque sorte l’incarnation et illustrent l’impasse actuelle.
Si les positions au sein de notre collectif sont divergentes et variées sur le fond de la discussion, sans toutefois être figées, car nous nous nourrissons de nos désaccords (parfois profonds) et de nos évolutions, nous sommes toutefois d’accord sur le fait que nous ne nous alignons ni sur l’une des positions exprimées vendredi soir, ni sur l’autre.
Privilégier l’altérité à l’hégémonie, la complexité à l’idéologie et une certaine forme d’empathie au mépris permettrait peut-être de reporter le débat sur un terrain plus sain sur lequel avoir l’intelligence collective, les discussions et l’engagement nécessaires pour en finir avec le racisme qui, entre autres choses, gangrène l’ensemble du monde dans lequel nous vivons et évoluons.
Voilà pourquoi c’est à Mille Bâbords, qui a mille fois été un lieu de confrontation d’idées et qui a cette fois servi de champ de bataille et en a fait les frais, que nous portons notre soutien aujourd’hui.
Cela étant dit, voilà ci-dessous les communiqués que nous avons reçu de la part de certain-e-s participant-e-s à chacun des deux ’camps’ de vendredi (sachant qu’il existe un éventail de positions différentes dans chacun de ces deux ’camps’), par ordre de réception, afin que chacun-e puisse se faire sa propre idée :
Sommaire :
1/ Tract laissé sur place lors de la soirée du 28 octobre
2/Tract signé par les organisateurs de la discussion du 28
3/ Communiqué de revendication de l’action du 28
4/Texte ’C’est du délire’
5/ Texte long ’race et poing américain’