Omar Ojibwa, dans Mode et Grandeur :
« le quartier du Sentier, cœur de la confection française, est tenu par des Juifs séfarades, un peuple que l’histoire a contraint à se faire une spécialité de l’immigration. Ces Juifs séfarades arrivèrent après la fin de la colonisation du Maghreb, laquelle fut, du point de vue maghrébin, une immigration.
Les ateliers de confection dépendent pour leurs prix d’une main-d’œuvre en provenance de Turquie ou des Balkans, pour leurs livraisons d’une main-d’œuvre en provenance de Ceylan ou du Bangladesh, et pour leurs accessoires (sacs, faux bijoux, ferrures, ceintures, etc.) d’ateliers de maroquinerie tous chinois. Le Sentier, un quartier très central, est aux premières loges pour copier les créations et les tendances des grands couturiers, Paco (Rabanne), Yohji (Yamamoto), Per (Spook), Karl (Lagerfeld), ou John (Galliano). »
Tout près du Sentier court la rue du Temple, royaume de la bijouterie en faux. Ce n’est que justice, puisque Georges Frédéric Strass n’inventa le procédé consistant à tailler à facettes le cristal, et éventuellement à le colorer par des oxydes métalliques pour imiter les pierres précieuses, qu’une fois installé à Paris.