Le quartier de la Goutte d’Or est depuis la seconde guerre mondiale habité principalement par les travailleurs maghrébins dont l’économie française eut besoin. À l’origine, il abrita les ouvriers dont les travaux du baron Haussmann eurent besoin ; ses immeubles furent donc bâtis avec les plâtras tirés des chantiers de démolition.
Horace Léon, dans Ressources humaines, bovines et porcines, en déduit que « le quartier de la Goutte d’Or est le meilleur exemple d’une architecture socialement adaptée, puisque c’est dans des maisons à jeter que l’on jette les hommes jetables ».
Le visiteur remarquera les bijouteries, dont la marchandise se conforme à l’esthétique en vigueur en Orient. Car, conseille Hadja Makroud dans La Foi, rempart des Croyantes, « les bijoux d’une musulmane sont son capital, un capital d’autant plus important qu’il suffit à son mari de répéter trois fois une courte formule pour répudier l’épouse désobéissante. »