18 € - 220 pages - ISBN 2-84950-049-6 Editions Syllepse 69, rue des Rigoles 75020 Paris Courriel : editions chez sillepse.net le site http://www.syllepse.net
Quarante ans après la fin de la guerre d’Algérie, un groupe d’anciens réfractaires et de solidaires décident de témoigner. Avoir l’envie de se rencontrer pour se raconter tant d’années après était parfaitement déraisonnable. Déraisonnables, ils avaient déjà montré qu’ils pouvaient l’être. Leur livre nous apprend comment ils ont décidé ensemble de dire non et d’attiser une conscience si actuelle, de la désobéissance civile comme forme de toute civilisation humaine...
Que savons-nous de notre histoire ? Rien ou presque. Pourquoi ? Parce qu’elle ne nous est jamais donnée à voir qu’à travers une représentation que l’on façonne au gré d’un message intentionnellement tronqué. Parce qu’elle réfère à un passé encore présent pour beaucoup d’entre nous, la guerre d’Algérie garde, à bien des égards, encore ses mystères. Les voiles sur ces « événements » ne se soulèvent finalement que lorsque les langues de nos parents se délient.
Que savons-nous de notre histoire ? Rien ou presque. Pourquoi ? Parce qu’elle ne nous est jamais donnée à voir qu’à travers une représentation que l’on façonne au gré d’un message intentionnellement tronqué. Parce qu’elle réfère à un passé encore présent pour beaucoup d’entre nous, la guerre d’Algérie garde, à bien des égards, encore ses mystères. Les voiles sur ces « événements » ne se soulèvent finalement que lorsque les langues de nos parents se délient.
Que savons-nous de notre histoire ? Rien ou presque. Pourquoi ? Parce qu’elle ne nous est jamais donnée à voir qu’à travers une représentation que l’on façonne au gré d’un message intentionnellement tronqué. Parce qu’elle réfère à un passé encore présent pour beaucoup d’entre nous, la guerre d’Algérie garde, à bien des égards, encore ses mystères. Les voiles sur ces « événements » ne se soulèvent finalement que lorsque les langues de nos parents se délient. Mais il faut du temps, beaucoup de temps pour qu’ils nous livrent, lorsqu’ils le font, leur version de l’histoire : non celle du politicien, de l’historien ou du journaliste mais celle plus vibrante, ardente et éprouvante de celui qu’elle a transcendé et souvent meurtri. Et c’est cette émotion qu’ils parviennent à cristalliser dans des mots qui jaillissent parfois au détour d’un repas de famille...
C’est en apprenant que mon compagnon Luc Fiquet avait été conçu, en 1962, lors d’une « visite de Françoise à la prison où se trouvait Christian », qu’un de ces fameux voiles, qui obscurcissent notre quête identitaire, s’est ainsi levé. L’anecdote, racontée par Christian, son père, se voulait amusante et légère. Elle sema un trouble certain que personne, malgré les rires, ne parvint tout à fait à cacher. Je me souviens. J’imagine au début de son récit mon beau-père, cet « homme a priori sans histoire » sous les traits d’un malfrat incarcéré suite à un braquage qui aurait mal tourné. Et, peu à peu, je découvre, après bien plus d’une décennie de côtoiement, que c’est son refus de faire la guerre d’Algérie qui lui a valu, « mais c’était autrefois », de passer plusieurs années en prison. Je suis alors submergée d’une fierté qui vient se conjuguer à l’amour filial que je porte à Françoise et Christian. L’émotion est grande. J’en garde encore un goût de miel dans la bouche...
Djaouida Sehili, sociologue, postface.