Odile
Le quotidien, 2

Absurdités....

Comment ne pas s’engouffrer par moment de grande lucidité dans cette poignante absurdité de la vie ?
Absurdités de vies d’humains
Fragiles et si déterminés
Masqués et si sincères
Tiraillés par tant de désirs contradictoires
Condamnés à se raccrocher aux petites choses quotidiennes, tentant ainsi de donner sens à une éventuelle :Non Absurdité.

Peines de vie
Avec sursis

Ne pas parler rendrait fou ;
Ne pas écrire pour d’autres également.

Je parle très peu : me voici déjà moitié folle ;
Je préserve l’autre moitié ; j’écris beaucoup ;

En voie de guérison !

Rejoignant ainsi la norme, donc le normal,donc le banal,donc le « comme tout le monde » !

Sauvée !

Comment parler de ce jaillissement de l’écriture ?
Suis-je si bien masquée pour venir si sincèrement invoquer cette part de folie qui m’habite ?

Incapable d’articuler, me voila contrainte d’honorer cette autre moitié pour oser répondre a cette question.

Il n’y a aucune recherche, aucun travail,a peine une relecture.
Ce sont les mots, les pensées qui viennent me trouver.
En se bousculant, ils me bousculent. Et alors, je n’ai plus le choix

Peine de vie
Sans sursis

Dans cette bousculade, cette broderie de mots coulants qui s’enchaînent , je tente de me désaliéner de l’Absurdité

Qu’est la mienne

Les mots en croix me permettant de me séparer d’elle. elle. Cette absurde figure d’une vie.

Dans cette séparation de corps : d’être à lettres , l’ouvrage peut commencer.

Plus de maîtrise - un simple doigté de laisser-aller. Et, de fil en aiguille, de mots en phrases,
le tissu perd de sa virginité.

Les virgules et les points
Points de suspension
Les clichés et les pauses
Points d’exclamation
L’ironie et la dérision
Points de croix

A chacun la sienne

Dans le silence d’un nœud,une simple mise au point
Le fil se montre solide ; encore de quoi broder.

L’absurdité aurait-elle du bon ?

L’ouvrage, pas encore fini
A peine

En voie de finition

Les mots crochetés témoignent de ce détachement de la plus simple absurdité à laquelle depuis ce premier cri de vie
étouffé
Je m’attache

Absurdité

Peine de vie
Avec ou sans sursis
Jusqu’au dernier nœud coulant.

le 20 février 2007