Corsque nous avons entrepris de rédiger l’article intitulé « La guerre en Ukraine, le récit dominant et la gauche anti-impérialiste »[1], nous poursuivions un double but. Il s’agissait, d’une part, d’alerter nos propres rangs sur le danger politique qui les menaçait du fait de la reprise, par certains de ses membres, du discours non seulement dominant mais quasi exclusif (du moins dans l’espace public officiel) sur la guerre en Ukraine, ses tenants et ses aboutissants, et, pis encore, du fait de leur ralliement (au moins ponctuel et temporaire) aux positions politiques subséquentes : appui inconditionnel à l’Ukraine, soutien militaire de la part de l’Otan, train de sanctions économiques et financières à l’encontre de la Russie, etc. Mais, conscients de ce que l’événement en question et la situation politique qui en résulte sont complexes et instruits par des précédents historiques similaires (mais non pas identiques), nous tenions aussi bien à ouvrir un débat avec ceux-là mêmes que cet article mettait en cause.
En en faisant réagir certains d’entre eux, soit sous forme d’échanges privés (courriels), soit publiquement, nous avons au moins créé les conditions d’un tel échange. Nous avons répondu personnellement à chacun-e. Nous proposons ici une réponse synthétique qui passera en revue leurs critiques les plus courantes et s’efforcera de répondre à chacune d’elles, de manière à rendre publics les termes du débat et à permettre à chacun-e de se prononcer. Nous les examinerons par ordre d’importance croissant.
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