Compagnie Jolie Môme
Barricades

La Compagnie Jolie Môme reprend sa création sur la Commune de Paris

BARRICADES

Du 18 mars au 10 avril 2011

18 mars 1871 / mars 2011 : 140 ans.

La Commune n’est pas morte !

Ses rêves non plus.
La Commune a rêvé les bases d’une société moderne :

— démocratie authentique,

— émancipation de la femme,

— école gratuite et obligatoire,

— séparation de l’église et de l’État,

— autogestion,

— rejet des exclusions et inégalités,

— diminution du temps de travail (8h/jour par 6 jours),

— réglementation du travail de nuit

— réquisition des logements vides…

APPEL DES SECTIONS PARISIENNES DE L’INTERNATIONALE AUX OUVRIERS ALLEMANDS, LE 12 JUILLET 1870 :

Frères d’Allemagne, au nom de la paix, n’écoutez pas les voix stipendiées ou serviles qui cherchent à vous tromper sur le véritable esprit de la France. Restez sourds à des provocations insensées, car la guerre entre nous serait une guerre fratricide. Restez calmes, comme peut le faire sans compromettre sa dignité, un grand peuple fort et courageux. Nos divisions n’amèneraient des deux côtés du Rhin que le triomphe complet du despotisme.


RÉPONSE DES INTERNATIONALISTES ALLEMANDS :

Nous aussi nous voulons la paix, le travail et la liberté ! Nous savons que des deux côtés du Rhin vivent des frères avec lesquels nous sommes prêts à mourir pour la République universelle.


Tant qu’un homme pourra mourir de faim à la porte d’un palais où tout regorge, il n’y aura rien de stable dans les institutions humaines.

Eugène Varlin (6e Chambre correctionnelle, 22 mai 1868)


Je ne veux pas me défendre. J’appartiens tout entière à la Révolution sociale et je déclare accepter la responsabilité de tous mes actes. Je l’accepte sans restrictions. Vous me reprochez d’avoir participé à l’exécution des généraux ? A cela je répondrai : oui, si je m’étais trouvée à Montmartre quand ils ont voulu faire tirer sur le peuple, je n’aurais pas hésité à faire tirer moi-même sur ceux qui donnaient des ordres semblables. Quant à l’incendie de Paris, oui j’y ai participé. Je voulais dresser une barrière de flammes aux envahisseurs de Versailles. Je n’ai pas de complices, j’ai agi de mon propre mouvement.

Puisqu’il semble que tout cœur qui bat pour la liberté n’a droit qu’à un peu de plomb, j’en réclame ma part ! Si vous me laissez vivre, je ne cesserai de crier vengeance, et je dénoncerai à la vengeance de mes frères les assassins de la Commission des grâces.

LOUISE MICHEL (Déposition à son procès devant le 6e conseil de guerre)

La Compagnie Jolie Môme reprend sa création sur la Commune de Paris

BARRICADE

Du 18 mars au 10 avril 2011

La pièce commence en janvier 1871, nous sommes chez Brébant, un grand restaurateur parisien où, alors que le peuple subit depuis 6 mois un siège terrible, le tout Paris littéraire se réunit, devise, s’empiffre...

Le 28 janvier 1871, l’armistice est signé, les affaires vont pouvoir reprendre pour les uns. Pour les autres...

Le peuple gronde, la paix a été bradée.

Le gouvernement est inquiet de savoir les quartiers ouvriers en arme.
Quand, dans la nuit du 18 mars, le gouvernement tente de récupérer les canons de Montmartre. Les femmes, au péril de leur vie, protègent les canons et amènent les lignards à s’unir au peuple dont ils font partie.

Henriette, marchande de fleurs, se trouve là par hasard... et contribue à cette fraternisation de l’armée avec le peuple.

Ensuite, les évènements s’enchaînent, Eugène, journaliste au Cri du
peuple
nous apprend la prise de l’hôtel de ville, la fuite du gouvernement à Versailles. Il nous présente Polia, une étudiante polonaise internationaliste.

Jeanneton, aveugle, visionnaire, pressent qu’on aurait dû poursuivre le gouvernement en fuite.

Son père Hercule et son frère Pierrot, blanquistes, se réjouissent de ces évènements et des exécutions des généraux Lecomte et Thomas.

Lulu, marchand de journaux, petit frère d’Henriette, héritier de Gavroche, s’étonne de voir ses pairs se perdre en tergiversations au lieu d’agir.

Nénette, la patronne du café, a peur, en 1848, elle a perdu son homme.

Malgré la manifestation de l’ordre, les élections ont lieu.

La Commune édite ses premiers décrets :

− l’armée permanente est abolie

− l’instruction devient gratuite, laïque et obligatoire

− Séparation de l’Église et de l’État...

Les bourgeois affolés quittent Paris et se réfugient à Versailles.

Pendant quelques jours encore, la Commune vit, rêve : de salaires égaux, de parité, de médecine gratuite, de crèches... Mais les Versaillais sont aux portes de Paris.

Pierrot et Eugène s’affrontent une nouvelle fois à propos de la question des otages. Eugène est trop gentil...

La Commune est vaincue, les exécutions sommaires continuent sous les yeux des bourgeois de retour et convaincus que « le bain de sang que vient de prendre le peuple de Paris était, peut-être, d’une horrible nécessité pour calmer quelques unes de ses fièvres, Vous le verrez maintenant grandir en sagesse et en splendeur » (Émile Zola)

C’est l’histoire de tous ces gens qui ont cru à l’honnêteté, à la justice, en la légitimité,… en l’être humain… jusqu’au bout.