Nouvelles perspectives
pour le terrorisme international
La course aux robots de combat.

Sources de cet article : Agence France-Presse, 2008.

Département de la Défense, USA-Unmanned Systems Roadmap 2007-2032 (Rapport, 200 pages).

L’affaire est déjà entendue par certains États. Israël ou la Corée du Sud disposent de robots sans équipage pour garder la frontière. La Russie, la Chine, l’Inde et la Grande-Bretagne ont accru leur usage de robots militaires. L’Union européenne n’est pas en reste, et elle développe avec Dassault des avions de combat sans pilote humain.

Et les États-Unis sont au premier rang.
Ils ont placé plus de 4 000 robots militaires sur le seul sol irakien. Ces automates sans équipage incluent des lanceurs mobiles de grenades, des mitrailleuses de gros calibre, des drones armés de fusées et des avions sans pilote, qui peuvent atteindre leur cible sans présence humaine.

Les militaires envisagent de plus en plus l’usage de robots téléguidés, voire totalement automatiques. Cela les fascine et représente pour eux une guerre sans risques. Plusieurs pays se sont lancés dans la course et donc dans l’investissement. Actuellement, certains robots terrestres de la société Samsung-Teewin peuvent repérer des cibles jusqu’à 4 kilomètres ; ils sont vendus 200 000 dollars pièce. En Irak, les robots de combat de l’entreprise Foster Miller sont vendus de 150 000 à 180 000 dollars l’unité.
Aux États-Unis, le département de la Défense américain prévoit de dépenser pour cette nouvelle technologie la coquette somme de 24 milliards de dollars dans les trois prochaines années.

Il va de soi que ces robots n’obéissent à aucune éthique. Ils ne savent pas distinguer un civil d’un combattant, ni proportionner la riposte, comme le réclament les conventions de Genève. Mieux encore, ceux qui les capturent pourraient les retourner contre leurs ennemis : certains se demandent pourquoi cela n’a pas encore été fait. Au moins trois drones ont été lancés par le Hezbollah au-dessus d’Israël. On ignore s’ils contenaient des bombes.

Pour l’instant, leur autonomie est encore relative, mais, comme ces machines ne connaissent pas la panique et l’angoisse, elles pourront à terme mieux gérer l’information, comprendre leur environnement et structurer la société de surveillance. Elles sont déjà capables de détection sensorielle de mines, d’explosifs, de radiations et de reconnaissance biologique et chimique. Leur rapidité de réaction est supérieure à celle des humains, et elles vont changer dans les années à venir la conduite des opérations militaires, mais aussi la vie sociale. Elles affecteront les zones urbaines, notamment les lieux publics, sur lesquels on portera un regard militaire, en tant qu’espaces de conflits potentiels ; elles seront aussi présentes lors de manifestations sociales ou dans les lieux privés comme les entreprises. Rien n’empêche ces armes de tomber aussi dans les mains de groupes terroristes, même si la voiture piégée est financièrement moins coûteuse.