
Bimestriel édité par l’association Article 11 * Tirage : 16 000 exemplaires * deux euros cinquante *
Article 11 sera rhizome ou ne sera pas. Du lierre de presse. Un chardon bordélique empiétant dans toutes les directions, un champ d’orties imprimées. Urticant.
C’est vague ? Soit. Mais pour être franc, on ne sait pas forcément ce qu’on veut. Par contre, on sait ce qu’on rejette : On ne veut pas de drapeaux, de bannières, de compromissions pubesques ou politiques, de mollesse, de tristesse.
On ne veut pas d’un journal qui ne bande pas, s’avance avec des certitudes et n’en démord pas, manque d’ambition ou compromise.
On ne veut pas d’un canard qui ne mette pas la forme au centre, pour l’écriture comme pour le graphisme.
On ne veut pas copier un modèle, se revendiquer d’un seul héritage, être uniquement militant, ne pas être militant.
Ni travailler avec des gens qui ne soient pas amis ou camarades. Surtout, on ne veut pas s’enfermer dans une grille de lecture ou une cage théorique.
Et si on se revendique des références, elles sont si diverses que le bordel s’intensifie : de Sid Vicious à Jules Vallès, de Bukowski à Raymond la Science et Pancho Villa, de Rosa Luxemburg aux Freak Brothers ou à Fela Kuti, de Jane Sautière à Debord, Ravachol, Nan Goldin ou James Ensor. Horizons multiples.
Une profession de foi aussi foutraque ne mène normalement pas très loin.
Elle nous a pourtant permis - vive offense aux lois de la presse - de réaliser trois numéros de ce journal - bimestriel né du site internet du même nom et distribué en kiosques à 16 000 exemplaires.
Pas de raison (et même pas le manque d’argent) que ça ne continue longtemps ainsi : nous (contributeurs d’Article11, avec le renfort graphique du collectif Formes Vives et de Thibault Meltz) sommes bien décidés à ne rien lâcher.
Et pourquoi pas ? « Quand les temps deviennent bizarres, les bizarres deviennent pros », disait Hunter S.
Here we come.


MARS - AVRIL 2011
SOMMAIRE
* FOURMIES ROUGE ? Longtemps symbole du combat ouvrier, drapeau rouge trempé dans le sang de grévistes assassinés par l’armée et le patronat, Fourmies (59) est désormais ville oubliée. L’industrie l’a
quittée, le commerce s’y meurt, le chômage y atteint des sommets
(plus de 32 %) et la lutte n’est plus. Définitivement morte, la petite ville du Nord ? Reportage en dix-neuf étapes, en quête d’une Fourmies Rouge.
* * Entretien avec Mathieu Rigouste, autour de la sortie de son dernier ouvrage Les Marchands de peur (éd. La Découverte). « LA TERREUR D’ÉTAT INDUSTRIELLE NE PEUT RIEN CONTRE UN PEUPLE UNI ET RÉSOLU ». Dans les marchands de peur, Mathieu Rigouste retrace l’itinéraire emblématique de quelques « experts » de la peur et documente l’avènement du capitalisme sécuritaire. Un ouvrage fouillé et passionnant.
* * * Les chroniques * Du Parquet et Du Siège * GARE DU NORD théâtre brut * Le bruit et la fureur politiques du son * SÉVICE SOCIAL, chroniques d’un éducateur social * Embedded à l’UMP * et les chroniques littéraires...
* * * * L’étincelle : au sud, de nulle part. « Le regard des Occidentaux sur les révoltes du monde arabe est un peu le même que celui de pensionnaires d’une maison de retraite observant par la fenêtre des lycéens révoltés » L’hospice et les lycéens - Perceptions figées d’un monde arabe insurgé.
* * * * * HÔPITAUX PSYCHIATRIQUES - LIEUX DE NON-DROIT « Emmanuel Digonnet est un ancien infirmier du secteur psychiatrique - « profession qui n’existe plus depuis que Bernard Kouchner a supprimé cette spécialisation pour les infirmiers en 1992 ». Après plus de vingt ans d’exercice, définitivement dépité par les orientations prises par le service public de « psychiatrie », il a démissionné. S’il ne pratique plus, il parle par contre très bien de son ancien métier, et des raisons qui l’ont poussé à ne plus l’exercer. Entretien ».
* * * * « NE REGARDE PAS LA TÉLÉVISION, FAIS-LA » C’était le 29 janvier, TV Bruits fêtait ses dix ans d’existence en organisant à Toulouse, un rencontre entre « télés libres ». L’occasion de s’intéresser à ces médias associatifs méconnus et à leur combat pour la reconquête du paysage audiovisuel. Zapping alternatif.
* * * POLITIQUE(S) L’HEURE DES FOUS - retour sur la révolte argentine, née de la crise de 2001 qui a vu fleurir les joyeuses expérimentations sociales, loin de tout parti ou organisation.
* * Entretien avec Nago Seck : Des musiques africaines. Un petit restaurant rue de la Goutte d’Or, en plein Barbès : Saraaba. Havre parisien des passionnés de culture africaine, le lieu accueille des concerts, des débats, des lectures. C’est « l’âme » des lieux, Nago Seck, grand spécialiste des musiques du continent noir et passeur d’élite. Morceaux choisis.
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