
Les autorités italiennes ont lancé un mandat d’arrêt contre 25 agents de la CIA et contre un civil Américain. Le motif en est le kidnapping illégal de M. Osama Moustafa Hassan Nasr à Milan. A leur tour, Des procureurs de Munich, en Allemagne, ont agi de même, en janvier 2007, contre 13 suspects, toujours de la CIA, pour l’enlèvement de M. Khaled al-Masri, emmené, emprisonné et, semble-t-il torturé en Afghanistan.
Si la CIA ressemble étrangement à une association de malfaiteurs, bénéficiant du privilège de l’impunité, on peut se demander jusqu’où ira la démocratie américaine dans le recours à la torture. En effet, au niveau exécutif, Condoleeza Rice et les autres autorités officielles maintiennent un étrange silence dans le cas de M. Khaled al-Masri. Quant à la justice U.S., elle a refusé d’aider les procureurs allemands, usant comme d’habitude d’argumentations légales. De même, la Cour fédérale de Richmond, en Virginie, a refusé de recevoir le recours de M. Khaled al-Masri contre la CIA sous prétexte qu’il ne fallait pas mettre en danger la sécurité nationale en révélant des agissements de la CIA.
On peut dans ces conditions se demander quel intérêt existe, en effet, à ratifier les accords entre l’Union Européenne et les Etats-Unis sur l’extradition et l’assistance juridique mutuelle, comme le réclame le vice-président de la Commission européenne, M. Franco Frattini, dans l’article ci-dessous.
Il est aussi bien curieux de constater qu’alors que les passagers des grandes lignes commerciales sont soumis à un véritable harcèlement "sécuritaire" avant de s’embarquer, et à d’autres tribulations à l’arrivée, "les Etats membres n’exercent jamais leur droit de contrôle" sur les vols "civils" privés à l’atterrissage. Vive nos Grands Démocrates !
Socrate Lacigüe
Voir aussi Associated Press et Guardian Unlimited du 31 janvier 2007
