
Ce texte fait suite à un autre texte qui circule suite à la manifestation du 25 mars à Sainte-Soline, et qui commet plusieurs erreurs d’appréciation par rapport aux collectifs et personnes qui ont été impliquées dans l’organisation et la « gestion » de cette journée. origine
Encore une fois, le spectre de la ZAD vient y simplifier l’analyse, en se fondant sur des conflits et violences anciennes ou plus récentes qui, si elles ont été bien réelles, ne peuvent indéfiniment être mobilisées ou instrumentalisées pour essentialiser et dégommer des mouvements plus actuels qui tentent de les dépasser, et qui sont moins binaires qu’on ne voudrait.
Texte complet
Après un nécessaire rappel sur ce que sont ou furent les"appellistes" voici quelques morceaux choisis qui peuvent donner envie de lire le texte complet.
Retour sur Sainte-Soline : est manipulé-e qui le veut bien

Qu’est-il reproché à ces personnes ? Selon les dires et les expériences vécues, on les accuse de se comporter en avant-garde et en stratèges, de forcer les décisions qui les arrangent, de tisser des liens par opportunisme, d’avoir une pensée tactique et utilitariste au dépend de l’éthique et de l’horizontalité, de monopoliser l’espace de parole et de ne pas écouter les autres, de jouer sur deux tableaux avec les réformistes et les radicaux, d’employer une rhétorique guerrière et d’envoyer au casse-pipe sans se préoccuper a posteriori des personnes blessées ou laissées sur le carreau, de ne pas inclure le soin et l’intersectionnalité dans leur logiciel politique, de se complaire dans des délires guerriers et de puissance, etc.
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Pour autant, peut-on décemment les accuser de diriger ou de manipuler des masses, au point d’avoir entraîné dans un piège les 30 000 participant-es à la manifestation de Sainte-Soline ? Des centaines voire des milliers d’anarchistes peuvent-iels prétendre sans honte avoir été mené-es en bateau par une poignée de personnes totalement identifiées et dépourvues de leviers d’endoctrinement ou de coercition ? Qui les a forcé à venir et à suivre la proposition d’action des Soulèvements de la Terre ? Qu’est-ce qu’iels attendaient d’autre qu’une répression féroce de la part des Autorités ? Et enfin, où est l’autonomie d’action dont iels se réclament à longueur de textes ?
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Résister et organiser le soin autonome sans fantasmer la guerre
Répétons-le : il est peu crédible que des activistes se rendent par centaines à une action de ce type sans savoir pertinemment le niveau de tension qui les attend, d’autant plus lorsqu’iels savent que le rassemblement est interdit et qu’iels s’y rendent avec des moyens de défense adaptés à une confrontation avec les forces de l’ordre. Il serait temps d’arrêter de jouer la surprise à chaque fois que l’État déploie son armada face à nos actions et manifestations. Il ne s’agit pas d’être fort-es en tant qu’individues, mais de se donner les moyens de résister collectivement à la violence de l’État. Et face à celle-ci, la solidarité est notre arme.
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Nous ne sommes pas forcément tou-tes les Soulèvements de la Terre, mais les Soulèvements de la Terre nous appartiennent si nous en faisons le choix et si nous faisons l’effort d’apprendre de nos faiblesses et de nos erreurs, pour améliorer ses modes de fonctionnement, mais aussi pour maintenir un rapport de force face à l’État en ces temps de répression féroce.