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Jacques Langlois
De quelques chiffres éloquents et effarants.
Article mis en ligne le 27 février 2007

Concentrons nous sur la dette extérieure, constituée pour 1/3 de dette publique (DP) par les IFI et les Etats et pour 2/3 de créances privées (CP) comme prêts par le secteur financier privé, par exemple par souscription des banques privées à des obligations émises par les PTM. Les DP sont à assez long terme (15 ans) et à taux d’intérêt modéré ou bonifié et concernent surtout des PTM qui ont des ressources naturelles ou agricoles à mettre sur le marché mondial. Les CP sont liées à des investissements de rentabilité pour les banques et à des opérations de délocalisation ou d’achat de firmes d’Etat récemment privatisées ou de maîtrise de ressources profitables. Ces CP sont à court terme (3 à 5 ans), à taux d’intérêt élevé et surtout variable. La dette extérieure des PTM en 2004 est de 2600 milliards de $, dont 58 % sont des CP.

Dans ce cadre, la dette extérieure des PTM (DP + CP) est passée de 70 milliards de $ en 1970 à 2800 en 2005. Elle a donc été multipliée par 40 en 35 ans pour 5 milliards d’habitants. Remarquons que celle des USA qui représente 3400 milliards $ pour 300 millions d’habitants n’inquiète personne car les USA sont perçus par les marchés financiers comme ayant la capacité nécessaire de remboursement, alors que cette capacité se dégrade dans les PTM. De 1980 à 2005, les PTM ont remboursé 5800 milliards de $ pour un stock de dette de 540 en 1980. Pour 1 $ dû en 1980 les PTM ont remboursé 8 et en doivent encore 4...Les sommes versées pour le seul service des intérêts ont dépassé 450 milliards de $ en 2004, soit 5,5 fois le montant officiel de l’aide publique au développement, 78 milliards.

La fortune de Mobutu au Zaïre était de 8 milliards en 1997 et la dette du pays de 12, celle des Duvalier de 900 millions contre 750 pour Haïti. Les taux d’intérêts réels, c’est-à-dire le taux nominal au moment de l’émission de l’emprunt (taux contractuel) moins l’inflation, sont passés de −2 % en 1970 à + 8,6 en 1981. Les multinationales rapatrient 104 milliards (bénéfices, royalties des brevets). Pendant ce temps, les dépenses de publicité au Nord sont de 1 000 milliards par an et celles d’armement de 1150 milliards en 2005.


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