Juillet 22 La guerre en Ukraine, le récit dominant et la gauche anti-impérialiste
Alain Bihr et Yannis Thanassekos
Article mis en ligne le 26 février 2023
dernière modification le 18 novembre 2023

Sous la pression de ses contradictions internes, la mondialisation du capital implose, accumulant les crises (économiques, sociales, financières, sanitaires, écologiques) et précipite le monde dans une nouvelle ère d’affrontements et de guerres inter-impérialistes. L’invasion de l’Ukraine par l’impérialisme russe est le dernier symptôme en date de cette réorganisation des rapports de force entres les multiples pôles impérialistes (Etats-Unis, Union européenne, Japon, Chine, Russie). Et, depuis le début du conflit, le lavage des cerveaux, auquel s’adonnent avec jouissance les grands médias et les intellectuels en treillis qui y ont porte ouverte, distille une hystérie guerrière qui asphyxie la pensée. Toute tentative d’expliquer et de comprendre comment nous en sommes arrivés là, est immédiatement disqualifiée, voire dénoncée, comme pro-russe ou crypto-russe, accusée de chercher des circonstances atténuantes à l’agression russe. Malheureusement, une partie de la gauche qui se veut radicale participe à sa façon à cet « état de guerre » qui s’empare des esprits.

Un récit unilatéral
Il ne suffit plus de reconnaître la responsabilité première de Poutine dans le déclenchement de la guerre et de condamner avec fermeté son agression impérialiste. Il ne suffit pas d’exiger le cessez-le feu et le retrait immédiat des troupes russes du territoire ukrainien. Il ne suffit pas de reconnaître le droit du peuple ukrainien à l’autodétermination et de proclamer haut et fort notre solidarité avec lui. Il ne suffit pas de dénoncer le régime absolutiste du capitalisme russe. Il ne suffit pas de soutenir tous ceux et toutes celles qui, en Russie même, s’opposent à la guerre au risque de leur liberté et de leur vie. Non, tout cela ne suffit pas.

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