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Cinq ans après
Article mis en ligne le 12 octobre 2020
dernière modification le 10 novembre 2023

La mémoire fait défaut quand il s’agit de dater des événements précis. Il faut réfléchir un instant pour se rappeler qu’il y a cinq ans la France et sa capitale ont vécu une semaine de guerre. C’était entre le 7 et le 11 janvier 2015. Dans les jours qui suivirent plus de 10 000 soldats furent déployés dans tout le pays.

Ce fut une semaine où il y eut dans les rues parisiennes et juste autour 20 morts par balles. Ce qui faisait jusqu’alors la une des journaux et des télévisions, ce qui se passait bien loin de chez nous faisait irruption dans notre quotidien. Nous avions oublié les quelques accrocs au contrat social comme l’affaire Merah entre autres. En ce début 2015 la guerre était là. Non seulement du côté des tireurs mais aussi du côté des forces de polices déployées. Il suffisait de voir ces files de blindés circulant à tombeau ouvert pour se rendre compte que nous avions basculé dans quelque chose que nous avions oublié.

La guerre avec qui ? la guerre contre qui ? Au fond nous n’en avions aucune idée. Depuis nous savons. La France, c’est-à-dire nous, fait la guerre contre Daesh. Dont le vrai nom, qui gêne beaucoup de monde est « État islamique en Irak et au Levant ». Avant d’aller plus loin dans une tentative de décryptage de la redistribution des cartes étatiques dans le monde, il convient de revenir sur ces jours sanglants à Paris.

Donc vingt morts. Trois assaillants, 7 journalistes, 4 pékins qui avaient plus ou moins à faire à cet endroit, 4 autres pékins qui allaient faire leurs courses et qui se trouvaient être juifs, (Je ne connais pas d’ailleurs la religion des autres), deux flics dont une policière municipale. Puis des millions de personnes dans la rue.

Beaucoup de personnes dirent d’une façon ou d’une autre « je suis Charlie ». Pas mal d’autres dirent « je ne suis pas Charlie ». Parmi ces derniers beaucoup en vinrent à penser, certains à dire, « ces journalistes l’avaient bien cherché ».

La question du blasphème

Est-il besoin de rappeler qu’une grosse partie des classes populaires dans notre pays est d’origine musulmane. Qu’elle soit pratiquante ou pas, cette culture imprègne sa façon de penser. Victimes de la crise, encore plus que d’autres, ses membres s’accrochent à leur culture sociologique. Toute critique est ressentie comme aggravant leur situation de rejet par une société jugée à tort ou à raison comme repue. Les caricatures faites par Charlie Hebdo, enfin certaines, celles qui touchaient au cœur de la culture musulmane, c’est-à-dire le prophète Mahomet, furent jugées non seulement choquantes mais insupportables. Voici ce que l’on pouvait lire à ce propos sur un site web : « Pourtant, il faut oser le dire et l’écrire, Charlie Hebdo était un journal ordurier. Cette publication se plaisait à dépasser toutes les limites de l’outrance et à choquer pour le plaisir de choquer, mais toujours de la façon la plus odieuse possible. Charlie Hebdo affectionnait particulièrement d’offenser les croyants par les blasphèmes et les sacrilèges les plus ignobles, avec une obsession manifeste pour la sodomie.

Charlie Hebdo ne faisait pas dans le registre humoristique. Charlie Hebdo cherchait à repousser sans cesse les limites de la tolérance de notre société pour le blasphème poussé au paroxysme de l’abject [1] ». Ce jugement, en date du 8 janvier 2015, ne vient pas d’une publication islamophile d’aucune sorte mais bien d’un média lié à l’extrême droite catholique. On voit donc bien qu’en fait Charlie Hebdo, comme ses prédécesseurs HaraKiri mensuel et hebdo, dérangeait toute société installée dans ses certitudes, religieuses ou pas. A gauche, gauche radicale s‘il en est, on trouve ceci : « Deuxième problème : même s’ils ne méritaient évidemment pas de mourir, et que ces morts sont déplorables et choquantes, les journalistes et caricaturistes de Charlie étaient racistes [2] ». Le mot évidemment est remarquable mais ce qui suis est bien pire lorsque l’auteur met sur le même plan Je suis Laval et Je suis Charlie.

En fait la présence, parmi les assassinés, de personnes n’ayant rien à faire avec les journalistes de Charlie Hebdo devait obliger pour le moins à un minimum de réserve si ce n’est de distance. Il apparaît clairement que les premiers illustrèrent qu’il s’agissait d’autre chose que de faire taire un journal. Passer sous silence ces meurtres permettait de garder en nos frontières française les effets d’un conflit qui se passait ailleurs et dans lequel, à l’insu de notre plein gré, nous étions partie prenante. Mais ce qui suscita bien des discussions, des disputes et des accrochages furent les manifestations qui accompagnèrent et suivirent les assassinats.

Mais qui manifesta ?

Dès le jour même, c’est-à-dire le 8 janvier, il semble que 100 000 manifestants se soient exprimés publiquement et spontanément partout en France, Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Rennes etc. La carte de France, interactive, publiée sur le site du journal Le Monde [3] est impressionnante. Il est tout aussi important de préciser que c’est la première fois depuis la Libération de la France après-guerre que des tels rassemblements eurent lieu sans qu’aucune organisation tant politique, syndicale ou religieuse n’y appelle.

Dans les jours qui suivirent les manifestations se succédèrent sans faiblir, rassemblant de plus en plus de personnes pour culminer le dimanche 11 janvier avec un chiffre officiel (sic) à 1.5 million à Paris et bien plus dans le reste de la France puisque pour le samedi et dimanche rassemblés le ministère de l’intérieur chiffra à 4 millions le nombre de manifestants.

Certains d’entre nous, anarchistes, manifestèrent d’autres ne le firent pas. Beaucoup, qui se défièrent, invoquèrent les tentatives de récupération par les pouvoirs politiques et administratifs, sur le modèle de ce qui s’est passé à Paris où les « ceusses » qui nous gouvernent et leurs amis tentèrent de manifester en tête de cortège.

Avant d’aller plus loin, il convient de s’arrêter sur un certain nombre de points incontestables. Il y a d’abord le fait que dès le premier jour, le premier soir, partout dans le pays des gens éprouvèrent le besoin de se réunir pour partager leur émotion. Et où se réunirent-ils ? Sur les places des villes, comme l’ont fait des années plus tôt les manifs du Printemps arabe, celles des Indignés ou d’Occupy Wall Street. Des années plus tard, ce furent les ronds point qui furent occupés par d’autres manifestants. Ce qui confirme un déplacement géographique des endroits de lutte, des entreprises vers les agoras publiques. Ceci mettant à mal l’idée de la grève expropriatrice et autogestionnaire. L’autre point d’importance est qu’aucune organisation politique, sociale ou religieuse n’appela à manifester. Ce qui illustre bien l’existence du fossé entre la population et les institutions quelles qu’elles soient, chose que tous les sondages comme les résultats électoraux répètent événements après événements [4]. Enfin il faut noter que la seule revendication qui fit consensus « je suis Charlie » ne réclamait rien, pas de hausse de salaire, pas de changement de régime, pas de nouveau dirigeant. Il n’y eut pas plus de cri contre l’Islam ou les islamistes que contre les Arabes ou les musulmans. Nous sommes donc face à une foule qui se rassemble sur des places de façon spontanée, sans répondre à un mot d’ordre et qui ne revendique rien. Une autre caractéristique importante, il me semble, c’est l’absence de toute contre-manifestation. C’est comme si ces rassemblements faisaient consensus.

Faut-il pour autant qualifier, comme le fit Emmanuel Todd, ce moment particulier d’hystérique ? [5] Si l’on prend la définition de ce terme appliqué la plupart du temps à de jeunes femmes [6] nous pouvons nous demander de qui il parle. Il faudrait beaucoup plus de place pour discuter des thèses de cet éminent universitaire qui voit dans le recul de la religion la raison de cette hystérie. Les cinq citations de cet auteur mises en notes suffiront peut être à cadrer cette question. [7]Les textes qui précédent celui-ci prouvent bien que nous étions tous bien au-delà de ces assertions autorisées.

Mais qui compose cette foule ? La réponse est plus facile, au vu des photos et des reportages. Il s’agit de représentants de cette classe moyenne qui fait couler beaucoup d’encre depuis une ou deux décennies. Les classes populaires semblent absentes. Le qualificatif de prolétariat qui aurait pu être pertinent en d’autres temps n’a plus de valeur dans ce cas-là, dans la mesure où étant une catégorie du capital il englobe une majorité de la population qui jouit d’un revenu direct (salaire) ou indirect (subvention) sans capacité de décision réelle sur son avenir …

Pour ce que j’en ai vu en personne (à Strasbourg) ou en photo, il y eut peu de gens de couleur. On a beaucoup glosé sur cette question. Refus de participer, car risque de rejoindre une manifestation contre le monde musulman, refus de participer car séparation de classe ou bien exclusion de fait entre ceux qui vont aux centres-villes et ceux qui restent dans leurs quartiers. Bien des raisons peuvent être avancées, il en est une que je n’ai pas vu mentionnée, celle de la séparation culturelle formelle. Par là je veux dire, une séparation entre ceux pour qui la lecture est une chose vitale et ceux pour qui elle n’est qu’annexe. Ce qui d’une certaine façon explique cette situation, entre classe moyenne et classes populaires.

Nous savons bien que cette revendication généreuse, « je suis Charlie » avait peu à faire avec l’hebdo éponyme. Ce dernier était en phase de dépôt de bilan faute de lecteurs dont une bonne partie ne se reconnaissait pas dans le fond de commerce satirique affiché. Pour autant il ne faudrait pas oublier le rôle qu’avait joué dans l’éducation politique de beaucoup HaraKiri puis Charlie-hebdo. C’est ce que rappellent, dans un petit livre passionnant, Patrick Boucheron et Mathieu Riboulet « Je suis d’une génération qui a cru, sincèrement, à la puissance émancipatrice de ce type d’humour, pensant qu’il était susceptible de renverser le monde en menant une guerre contre la connerie sous toutes ses formes : programme assez ample, mais entraînant et efficace [8] », quitte à déchanter comme beaucoup : « Nous y avons cru, puis nous nous sommes peu à peu laissés gagner par l’idée qu’il s’agissait en fait d’une impasse, que la dérision n’était rien d’autre que le ricanement des nantis, qu’elle s’accommodait fort bien de tous les petits arrangements de cette caste arrogante et étriquée qui nous gouverne, et que par conséquent elle constituait le type même de la fausse subversion, confortant l’ordre qu’elle prétendait moquer ».

Donc ces foules rassemblées partout exprimaient tout à la fois leurs peurs de ce qui venait de se passer comme de ce qui pouvait advenir et le refus d’accepter cela. Ce slogan « Je suis Charlie » répété partout, affiché en tout endroit exprimait, à mon avis, plus un désir qu’autre chose, celui de lire ce que l’on avait envie de lire. Mais, il y a un mais. Quatre morts vinrent s’ajouter au macabre décompte où les journalistes de Charlie Hebdo concentraient tous les regards. Quatre morts qui changèrent tout le regard que nous pouvions porter sur le sens des assassinats de la rue Nicolas-Appert. Ces meurtres d’une brutalité infinie m’assommèrent, moi et bien d’autres, nous obligèrent à regarder autrement ce qui venait de se passer. Cette nouvelle façon de voir les choses n’influa pas sur l’émotion exprimée dans les manifestations.

Peut-être était-il trop tôt ?

Contre la liberté de la presse ou acte de guerre ?

Cinq années plus tard, peut-on avancer que ce qui s’était passé ce 7 janvier était un leurre ? L’attentat contre la liberté de presse était en fait secondaire. Il fallait pousser notre pays dans la paranoïa. Ce fut une réussite. Les actes terroristes, planifiés ou pas se succédèrent au courant à partir de là. Ainsi se trouvèrent justifiés tout à la fois la mise en place d’une législation de surveillance accrue et le glissement irrésistible d’une grande partie de la population vers les positions racistes sous-tendant les déclarations du Front national.
Les grandes proclamations déclarant « nous n’avons pas peur » ont laissé la place, simultanément et quasiment contradictoirement, à l’appel au respect des valeurs de la République et au renforcement législatif des mesures de sécurité tout azimut.

Le discours de Manuel Valls, Premier Ministre alors, du 13 janvier 2015 annonça ce qui allait se passer dans les mois qui suivirent. Il y eut ce rappel des valeurs de la République qui tiennent tout entier dans ce petit paragraphe : « La France c’est l’esprit des lumières. La France c’est l’élément démocratique, la France c’est la République chevillée au corps. La France c’est une liberté farouche. La France c’est la conquête de l’égalité. La France c’est une soif de fraternité. Et la France c’est aussi ce mélange si singulier de dignité, d’insolence, et d’élégance. Rester fidèle à l’esprit du 11 janvier 2015 c’est donc être habité par ses valeurs ». Le problème avec ces valeurs c’est qu’elles restent dans les proclamations comme sur les frontons des monuments publics, c’est-à-dire non appliquées.

Il y aura beaucoup plus de place pour le développement des mesures de sécurité. Puis il se trouvera que Valls se posera une question à propos de la guerre et y réponds lui-même : « Sommes-nous en guerre ? La question a, en réalité peu d’importance… ». Cette réponse est le comble de l’hypocrisie. Les guerres post-coloniales depuis la fin de la guerre d’Algérie n’ont quasiment pas cessées. Sous la mandature de Hollande [9] elles ont pris plus d’ampleur médiatique parce que celui qui était l’ennemi pouvait être démonisé. Depuis ce discours la France en tant qu’Etat est entré en guerre officielle, déclarée, sans que cela dérange beaucoup de monde. Il faut dire que l’ennemi est loin et pas défendable. Au fond, il n’est pas si loin que cela, puisqu’à sa question-réponse Valls ajoute « car les terroristes djihadistes en nous frappant trois jours consécutifs y ont apporté, une nouvelle fois, la plus cruelle des réponses ». Nous sommes en guerre, tout le monde trouve cela normal. Il n’y a pas d’opposition antimilitariste. Le piège est fermé. Mais qui est donc cet ennemi contre lequel une coalition mondiale est partie en guerre. Sommes-nous à la veille d’une troisième guerre mondiale ou bien a-t-elle, comme je le crois, déjà commencée. M. Valls a raison, l’ennemi de cette coalition sont les djihadistes sous quelque appellation qu’ils puissent exister.

Le millénarisme, l’apocalypse et nous

Ces quatre morts en plus, ces quatre juifs qui allaient faire leurs courses, nous obligent à décentrer notre regard, à regarder ce qui se passe ailleurs. Il y a une guerre dans laquelle nous sommes impliqués. Une guerre mondiale qui ne dit pas son nom. Un conflit planétaire qui ouvre sur un nouveau partage du monde. Un affrontement dont l’écume arrive à nos portes sous la forme de masses de réfugiés aux abois. Il y a donc ce drame sanglant qui est le pendant à la promesse de la fin du monde.

Aujourd’hui, il n’y plus de Katmandou ou de retour à la terre possible. Quel projet enthousiasmant peut-on offrir à une jeunesse déboussolée ou pas ? Y a-t-il une échappatoire à une vie de « métro-boulot-dodo » ? Non ! Parfois on rencontre quelqu’un qui part pour un tour du monde et on se prend à l’envier. Mais c’est une solution individuelle, rien de collectif. La Révolution, comme nous la concevons, est-elle devenue un mythe obsolète ? Il faut partir ! Est-ce encore possible ? A la fin du siècle dernier, André Gorz nous avait averti : « Il faut oser rompre avec cette société qui meurt et qui ne renaîtra plus. Il faut oser l’Exode ».

Il faut ouvrir nos yeux, le djihad islamique, mais il y en a d’autres, est une aventure collective, pleine de bruits et de fureurs. Celui qui y participe a l’impression de faire partie d’un devenir glorieux ! Mais quel projet pouvons-nous proposer à cette jeunesse ? En tous les cas pas, celui que prône en septembre 2015 le nouveau président du CFCM (Conseil français du culte musulman). « Le vrai djihad est en France, c’est celui de l’intégration et de la réussite sociale [10] ». En proposant ce genre de défi ce président tout comme celui de la République, tout comme tout le système de notre pays envoie la jeunesse dans une impasse de vie. Qui étant jeune n’a pas eu envie de vivre l’aventure ? Et bien l’aventure ce fut dans le désert irako-syrien qu’elle se passait, de nos jours cela peut être ailleurs. Rien de sert de nous boucher les yeux.

Ce qui se passe au Proche Orient illustre bien cette problématique. Des vaincus, qui ont longtemps opprimé une population d’un autre courant religieux, qui se trouvaient opprimés à leur tour et qui s’organisèrent pour résister. Pour donner à leur action une autre signification que celle d’une revanche ils habillèrentnt leur résistance d’une idéologie religieuse, messianique et millénariste. Toutes les religions du livre ont en définitive cette perspective. En ce qui concerne Daesh voici ce qu’en dit un intellectuel musulman et qui vaut autant pour les juifs que pour certains chrétiens évangélistes : « Un hadith très obscur et longtemps délaissé réapparaît depuis quelques mois. Il stipule que le Prophète aurait dit : "Le prophétat [gouvernement du Prophète] restera parmi vous tant qu’il plaira à Dieu, ensuite le califat sera établi selon une méthode prophétique ; ensuite le royaume mordant ; puis le royaume tyrannique ; puis recommencera le califat selon la voie prophétique". Les jihadistes de Daesh identifient ce dernier gouvernement évoqué dans ce hadith au califat d’Al-Baghdadi ».
Georges Bush, membre du courant fondamentaliste protestant américain, aurait à propos de l’Irak dit à Jacques Chirac que... "Gog et Magog sont à l’œuvre au Proche-Orient" et que "les prophéties bibliques sont sur le point de s’accomplir". Ce que confirmait en ces termes un organisme qui se veut le représentant des chrétiens sionistes à Jérusalem [11] : « Beaucoup de chrétiens sionistes pensent que la réémergence d’Israël sur la scène mondiale est l’accomplissement des promesse de Dieu et que cela annonce que la venue d’autres temps prédit par la Bible vont suivre ».

Chez les juifs il en est de même. Au printemps 2015 le journaliste Charles Enderlin réalisa un documentaire intitulé Au nom du temple qui exposait la situation en Israël de ce courant qui lutte pour la venue du Messie. Pour cela il faut que les juifs conquièrent le Mont du temple à Jérusalem, Celui-là que les musulmans nomment Haram al Sharif. Une sociologue israélienne avance que 51 % des Israéliens sont convaincus de la venue du Messie et qu’ils sont 67 % à estimer que le peuple juif est le peuple élu.

Nous pouvons donc dire que cette région du monde non seulement est dans une situation explosive du fait des réaménagement territoriaux en cours mais qu’elle rassemble un nombre de gens impressionnant qui ont une vision démente du monde. Le meurtre de quatre juifs le vendredi 9 janvier 2015 n’est pas un accident, ni une bavure. Les juifs sont une cible permanente. Ils sont comme toujours les premières cibles d’une guerre qui ne veut pas dire son nom.

Il y a cinq ans quelques coups de feu, quelques corps par terre nous ont tirés de notre quiétude. Un monde terrible a fait irruption dans nos petites vies bien rangées. Il nous faut faire face.

Pierre S.