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100 Raisons de ne pas se tuer au boulot
Nestor Potkine, humble disciple de Jean-Hugues Lime
Article mis en ligne le 30 janvier 2011
dernière modification le 12 décembre 2010

Le suicide est une ancienne et pas nécessairement blâmable tradition anarchiste. Jacob s’expédiant à 75 ans, avant la déchéance physique, exerçait une fois de plus, même si c’était la dernière, sa liberté. Mais le libre suicide n’a rien à voir avec le désespoir des salariés poussés à bout par le capitalisme et les obsessions de leurs hiérarchies. Il était temps que quelqu’un réagisse. Jean-Hugues Lime l’a fait, en commettant un délicieux petit volume chez Mille et Nuits : Cent raisons de ne pas se suicider au boulot.

On voudrait bien sûr les citer toutes, mais on se contentera d’un bref florilège.

L’indignation : « Votre patron apprécierait trop votre geste. »

Le calembour : « Une fois mort, vous ne sortirez plus jamais de votre boîte. »
« Ce n’est pas parce que votre travail vous abat qu’il faut vous achever. »

L’indulgence : « Ce n’est pas parce que vous avez cru au libéralisme qu’il faut vous punir. Tout le monde a le droit d’être bête. »

L’autre point commun des patrons et des reptiles (le venin est le premier) :
« Si votre patron apprend votre mort, ça le laissera froid. »

La triste vérité : « Non seulement votre patron gagne dix fois plus que vous, mais il récupèrerait votre salaire. »

La pure vérité : « Travailler plus pour mourir plus est presque un slogan de l’UMP. »

La sainte vérité : « Vous êtes bouddhiste. Vous vous verriez réincarné en votre DRH ? »

La vérité : « Ne vous mettez pas à la poubelle. Ce n’est pas vous l’ordure. »

L’apprentissage du courage : « Vous vous vengez sur vous-même parce que vous n’osez pas vous en prendre à votre DRH. »

La charité chrétienne : « Devenez altruiste. Offrez votre travail à un idiot. »
« Pensez aux cinq millions de chômeurs à qui on va offrir votre place.
Ne gâchez pas leur vie en leur donnant la vôtre. »

L’évidence : « Prendre votre boulot au tragique n’est pas sérieux. »

L’évidence encore plus évidente : « Vous n’êtes pas qualifié pour vous faire du mal. Laissez faire les responsables de l’entreprise. »

Tout à fait condamnable : « Avec votre paie, offrez-vous un tueur à gages, faites descendre votre DRH préféré. »

Sournoise mais juste : « Parce que vous n’avez pas terminé de couler la boîte. »

Le bon conseil : « Devenez subversif. Optez pour la décroissance au bureau. Soyez inactif. »

Et mes deux préférées :

« Travaillez moins, vous y gagnerez plus. »

« Prenez vos grèves pour des réalités. »