Divergences Revue libertaire en ligne
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Jean-Manuel Traimond. Photos Christiane Passevant
Une place très militaire
Un guide méchant [et parfois moche] de Paris
Article mis en ligne le 16 mai 2010
dernière modification le 19 mai 2010

Lorsque la statue du maréchal Foch dressée Place du Trocadéro fut dévoilée, des voix militaires protestèrent : le maréchal n’y porte pas de képi, ce qui est contraire au règlement, de même qu’il devrait brandir un sabre plutôt qu’une épée.

La place du Trocadéro porte le nom d’une victoire des troupes royales françaises sur des insurgés espagnols en 1823. Car Louis XVIII, afin de plaire à la Sainte-Alliance, avait proposé que la France écrase leur révolte. Le Musée de l’Armée commente une estampe de la bataille du Trocadéro :
« Mais la leçon la plus importante à tirer de cette victoire est que, huit ans après Waterloo, l’armée française était de nouveau un facteur à prendre en compte dans le concert des nations européennes ».

Dans l’axe de la place, à plusieurs centaines de mètres et devant l’École Militaire, face à la statue équestre de Foch, s’élève la statue équestre de Joffre, son prédécesseur. Elle fut réalisée par Maxime Réal del Sarte, sculpteur royaliste et manchot. Horace Léon, dans Présence de la hiérarchie : « La carrière de Joffre est le meilleur exemple du célèbre Principe de Peter selon lequel toute hiérarchie est vouée à promouvoir l’incompétence, puisque, lorsqu’une personne parvient à son niveau de compétence maximale, elle travaille si bien qu’on la promeut au niveau suivant. Où elle s’avère alors incompétente.

Ayant atteint depuis longtemps son niveau de compétence maximale, Joffre sera le premier chef d’état-major de la Première Guerre mondiale. Il fut ainsi amené à son niveau d’incompétence, ce qui coûta 300 000 morts en six semaines, ainsi que le souligne une biographie intitulée L’âne qui commandait des lions. Cependant, dégrader le chef d’état-major démoraliserait les troupes. On utilisa donc deux techniques de camouflage. La première consista à renvoyer des subordonnés rendus responsables ; plusieurs échouèrent à Limoges, ce qui donna le verbe limoger. La seconde à faire de Joffre un maréchal. »


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