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Bruno Alexandre
Chroniques d’un incroyant - 2 -
Editions libertairs
Article mis en ligne le 17 janvier 2010

A l’heure ou le religieux, au nom de vertus qu’il autoproclame, affiche des prétentions indécentes dans la vie de nos sociétés, allant jusqu’à vouloir brider notre liberté de penser et de dire, il n’est pas inutile de rappeler, comme le fait Bruno Alexandre, que les livres sources de leurs représentants devraient les conduire, si leur lobby n’était ce qu’il est, devant les tribunaux, pour "injures et provocation à la haine, à la discrimination et à la violence racistes", motifs qu’ils invoquent d’ailleurs eux-mêmes pour faire taire ceux qui osent les critiquer et les caricaturer ! Les blasphémateurs, ce sont eux !

Extraits

La faillite de l’explication religieuse du mai

IL EST BIEN CONNU que l’existence du mal sous toutes ses formes est un des plus forts arguments que l’on puisse faire valoir contre le christianisme qui postule un dieu infiniment puissant et bon. Enfin, cést la théologie qui nous le présente comme tel, cependant le croyant doit aussi assumer des passages bibliques moins élogieux, comme la première citation en exergue. « Je suis fauteur du mal » : cette seule affirmation du créateur pourrait saper définitivement toute l’imposante construction dogmatique dont le fondement est l’infini de l’amour de Dieu. Cela dit, fermons les yeux sur cette déclaration de paternité du mal qui a dû lui échapper et revenons aux forçats de la foi qui, contre l’évidence de la faillite de sa création, veulent à tout prix exonérer Dieu du mal universel. Pour ce faire, ils ont inventé ce que les spécialistes nomme la théodicée, censée justifier rationnellement le mal en dehors de toute responsabilité divine car tel est le mot d’ordre : « le roc auquel nous (les croyants) devons nous cramponner, dans cette question du mal, disait J. Maritain, c’ést l’innocence absolue de Dieu. »

Il sera essentiellement question des théodicées catholique et juive.
La théodicée traditionnelle est demeurée homogène pratiquement jusqu’au xXe siècle où elle s’ést heurtée aux progrès des connaissances scientifiques, l’obligeant à un aggiornamento qui est loin d’être terminé.

L’événement qui a brouillé les cartes est la survenue d’une « révolution scientifique », celle du darwinisme (1859), qui fait surgir une histoire de l’humanité aux antipodes de celle de la Genèse biblique. L’homme n’est plus créé à l’image de Dieu mais il a une origine animale. On ne pouvait imaginer pire catastrophe intellectuelle pour les religions du livre. L’évolutionnisme biologique remettant en cause le dogme du péché originel, déplaçant ainsi le statut du mal.

L’armature centrale de la théodicée nous vient de Saint Augustin créateur du dogme du péché originel, vers fan 396 ; les réflexions sur le problème ayant commencé bien avant, vers l’année 150.

C’ést une profonde interrogation sur le mal qui a conduit Saint Augustin à se convertir au catholicisme. Dans sa quête de la compréhension de l’éxistence du mal, il a d’abord puisé dans le platonisme, puis le néoplatonisme, avec Plotin, dans le gnosticisme et surtout le manichéisme, doctrine dualiste dis¬tinguant un principe du bien et un principe du mal, cette conception l’ayant séduit pendant un assez long temps......Lire la suite


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