
Présenté à la Berlinale le 19 février 2023, Ingeborg Bachmann – Reise in die Wüste réalisé par Margareth von Trotta n’est sorti en France que le 7 mai 2025 en perdant, au passage, son sous-titre Voyage dans le désert qui fait pourtant sens. Une sortie une semaine avant le festival de Cannes dit bien le faible potentiel commercial alloué à ce film par le distributeur. Les résultats de la première semaine d’exploitation ne sont pas complètement catastrophiques : 5 131 entrées sur 41 copies soit 125 spectateurs par copie la première semaine. La notoriété de Margareth von Trotta auprès du public cinéphile en France a sûrement joué. Pour autant, les huit millions d’euros réunis pour la production (budget estimé par IMDb) ne sont pas encore amortis…
Il ne faudrait surtout pas se gausser car investir dans la vente d’Ingeborg Bachmann en France s’avère un pari tellement risqué que tout analyste financier le déconseillerait formellement. En effet, hors le petit cercle de germanistes (qui se réduit d’année en année avec le recul de l’enseignement de l’allemand), la poétesse autrichienne est malheureusement largement inconnue en France (tout comme Max Frisch). En revanche, dans les pays germanophones, Ingeborg Bachmann est considérée comme l’une des plus grandes si ce n’est la plus grande poétesse du XXe siècle. Cette double réalité conditionne la réception du film dans les formations sociales concernées. Accueilli plutôt fraîchement à la Berlinale et ensuite en Allemagne, les critiques en France sont globalement positives : un portrait tout en nuances d’une femme libre pour Murielle Joudet dans Le Monde du mercredi 07 mai 2025…
Margareth von Trotta a déjà réalisé plusieurs films sur des figures féminines qui ont marqué l’histoire de Gudrun Ensslin dans Les Années de plomb (Die Bleierne Zeit-1981) à Hannah Arendt (2012) ou encore Rosa Luxemburg (1986), sans oublier Vision – Aus dem Leben der Hildegard von Bingen (2009). À chaque fois, Barbara Sukowa interprète le rôle principal devenant ainsi une sorte de double de la réalisatrice. Avec Ingeborg Bachmann, Margareth von Trotta s’implique encore plus dans la mesure où elle déclare avoir porté ce projet pendant des années. Elle avait même rencontré Ingeborg à Rome en 1972.
Refusant la structure classique des biographies, Margareth von Trotta choisit de resserrer son récit sur la relation entre Ingeborg (Vicky Krieps) et Max Frisch (Ronald Zehrfeld) puis, après la rupture, sur le voyage en Egypte, le voyage dans le désert du titre original et l’Egypte n’est jamais nommée dans le film, avec Adolf Opel (Tobias Resch). Cette immersion dans les étendues désertiques lui permet de se libérer puis de se reconstruire. Malade (le film débute sur son lit d’hôpital), très faible (à la descente du car à son arrivée, elle marche avec difficulté), Ingeborg parvient à dépasser l’échec de sa relation amoureuse avec Max Frisch grâce à son voyage dans le désert et surtout à l’amour prévenant d’Adolf Opel. Adolf lui donne même l’occasion de réaliser son phantasme d’une relation sexuelle avec trois hommes : outre Adolf qui avoue sa bisexualité, deux autochtones (pour ne pas écrire indigènes) très exotiques complètent le trio pour une séquence à la limite du kitch. Elle met ainsi un terme définitif à son statut d’épouse frustrée : c’est littéralement une nouvelle naissance dans le désert...

Des flashbacks et flashforwards successifs relatent la liaison tumultueuse entre Max et Ingeborg, de leur rencontre à Paris en 1958 jusqu’à la rupture inévitable et à la crise existentielle qui s’en suivit et qui conduisit la poétesse sur un lit d’hôpital.
En forme de refus des conventions du genre, ce choix narratif confère au film sa force et sa fluidité mais également sa principale limite pour les spectateurs qui ne possèdent pas les outils de compréhension nécessaires comme pour ceux qui connaissent sa vie et son œuvre. En effet, le film n’offre pas suffisamment de clés pour un béotien en la matière et refuse une approche fine et heuristique de la vie et de l’œuvre de la poétesse autrichienne qui aurait pu répondre aux attentes du public averti : „Ein viel zu mittelmäßiger Film über eine ganz und gar nicht mittelmäßige Protagonistin.“ [Un film beaucoup trop médiocre sur une protagoniste pas du tout médiocre. Filmstarts.de]
Des choix qui s’avèrent réducteurs et donc pénalisants
Margareth von Trotta a rencontré Ingeborg chez Hans Werner Henze, un compositeur de musique prolifique - il a composé dix symphonies et une vingtaine d’opéras - installé à Rome depuis le début des années 50. Dans le film, Hans Werner passe fréquemment de l’allemand à l’italien lorsqu’il discute avec Ingeborg. Or Hans Werner Henze est également le compositeur de plusieurs musiques de films pour le cinéma allemand (Les Désarrois de l’élève Törless, L’Honneur perdu de Katharina Blum et Un Amour de Swann de Volker Schlöndorff), mais aussi français (Muriel et L’Amour à mort d’Alain Resnais). C’est, du reste, en compagnie de Schlöndorff que Margareth von Trotta a rencontré Ingeborg chez Hans Werner Henze à Rome.
Le lien à Rome d’Ingeborg est bien dit dans le film mais sans explication, comme allant de soi pour un auteur allemand (ou autrichien) depuis Goethe et son Mignon’s Lied : "Kennst du das Land, wo die Zitronen blühn ? / Connais tu le pays des citronniers en fleurs ?" Or c’est à Rome qu’Ingeborg Bachmann a écrit nombre de ses poèmes et, également, des pièces radiophoniques dont certaines comme Die Zikaden ("Les Cigales") en 1955 ou encore Der Gute Gott von Manhattan [1] en 1959 furent accompagnées d’une musique de Hans Werner Henze. En retour, Ingeborg a écrit des poèmes pour des compositions de Henze… Un lien vraiment fécond ! Collaboration mise en images dans une séquence fort explicite.
Enfin last but not least, Hans Werner Henze n’était pas qu’un musicien… Il fonde avec Alfred Andersch la revue Der Ruf (L’Appel) en 1946. Soupçonnée par les Américains de diffuser les idées subversives, nihilistes même, elle est interdite dès mars 1947 après seulement seize numéros. Et pour cause, Der Ruf réfute la culpabilité collective (Kollektivschuldthese) du peuple allemand comme fondement de la politique de dénazification mise en place par les Américains. Par ailleurs, ses rédacteurs d’extrême-gauche ne ménageaient pas leurs critiques envers l’URSS, son marxisme dogmatique et, surtout, les crimes du stalinisme.
Suite à l’interdiction, les initiateurs de Der Ruf décident de créer une autre revue. Faute de papier et d’autorisation, elle ne paraîtra jamais. Mais les réunions successives et les discussions débouchent sur la création du Groupe 47. Hans Werner Richter restera jusqu’à la fin, en 1967, à la fois l’organisateur, l’animateur et l’inspirateur de ce groupe informel :
"Le Groupe 47, je ne le sais que trop bien, n’a pas d’insigne. C’est triste à dire, mais il n’a pas non plus de président d’honneur, pas de secrétaire général, pas de rapporteur, pas de membres. Il n’a pas de compte chèque postal, ce n’est pas non plus une association déclarée. Il n’a ni siège social, ni statut. Aucun étranger n’en saurait mesurer l’importance dans un pays où le génocide n’est pas concevable sans dossiers et où même le mouvement anarchiste recense ses membres moyennant un fichier bien tenu. Il n’y a que deux explications à cela : ou le Groupe 47 est une légende ou, ce qui serait pire, c’est une “clique”. Trois jours par an cette “clique” à laquelle j’ai l’honneur d’appartenir forme un cénacle littéraire à peu près unique dans l’histoire de l’Allemagne. [2]"
Le Groupe 47 a fondamentalement marqué la littérature allemande de l’après-guerre notamment en décernant, chaque année, un prix littéraire très recherché car fournissant une notoriété à de jeunes auteurs. Après Heinrich Böll en 1951, Ingeborg Bachmann en a été la lauréate en 1953 pour son premier recueil de poèmes intitulé "Le délai consenti" ("Die Gestundete Zeit"). Elle a précédé Martin Walser (1955) ou encore Günter Grass (1958)…

Dans le film de Margareth von Trotta, Hans Werner Henze (Basil Eidenbenz) est bien présent. Beau garçon, très à l’aise (à tous les sens du terme : il jouit visiblement d’une grande aisance matérielle), il entretient une amitié protectrice avec Ingeborg, amitié que l’on devine amoureuse mais le film en reste là : Cf. la séquence sur le canapé chez lui où ils écoutent de la musique et Ingeborg de se coucher en chien de fusil sur les genoux de Hans Werner. Cut ! Extrêmement critique envers Max Frisch, il tente à plusieurs reprises de convaincre Ingeborg de mettre un terme à cette relation qu’il juge toxique.
Une intellectuelle allemande ne peut ignorer l’importance du Groupe 47. Du reste, Margareth von Trotta le cite lors d’une séquence dans un café à Rome. Ingeborg y a ses habitudes ; elle est reconnue et accueillie avec sympathie par le personnel, ce qui contrarie Max : il n’appartient pas à son monde. À peine la commande passée, Ingeborg salue un homme qui, après un bref échange, quitte le café. Ingeborg explique alors à Max que c’est un écrivain du Groupe 47 invité par le Goethe Institut. À nouveau, Max laisse libre cours à sa mesquine jalousie et Ingeborg quitte le café en colère… Dans la séquence suivante, Max rentre dans leur appartement complètement ivre et s’effondre littéralement : conduite outrée et absurde.
L’exemple du Groupe 47 illustre bien la réduction du récit qui s’apparente à une trahison ou, à tout le moins, à un évitement de prendre en compte la dimension à la fois politique, et historique. Même si cette trahison peut être postulée fonctionnelle : elle permettrait de ne pas générer une segmentation des publics qu’une ligne politique claire ne manquerait pas d’engendrer.
Dans la continuité de ce choix, le spectateur n’en saura pas plus sur le prévenant Adolf Opel (Tobias Resch), avec qui Ingeborg entreprend Le voyage dans le désert pour se reconstruire. Pourtant, cet écrivain, cinéaste et éditeur autrichien a bien été le compagnon d’Ingeborg. Ensemble, ils ont voyagé à Prague (évoqué lors d’une discussion dans le film), au Soudan et en Egypte. Voyage en Egypte et au Soudan qui a inspiré la trame du roman inachevé d’Ingeborg Der Fall Franza : violée au pied de la Grande Pyramide de Gizeh, Franza s’y fracasse la tête et décède le lendemain au Caire…

En 1977, Adolf Opel a réalisé Todesfuge (Kurzfilm zum Gedicht von Paul Celan) consacré au plus célèbre poème de Paul Celan écrit en 1945 et qui s’adresse à Margarete et à ses cheveux d’or, dein goldenes Haar (en le lisant, Margareth a dû se sentir interpelée mais le spectateur n’en saura rien). Comme son titre l’indique, le court-métrage met en image Todesfuge consacré au lait noir que les survivants de l’holocauste sont condamnés à boire le soir, le midi, le matin, la nuit… Mais ce lait noir ne leur est pas réservé : les Allemands, comme ceux du Groupe 47, qui refusent l’amnésie et désirent se confronter au passé nazi, doivent également le boire.
Née à Berlin en 1941, Margareth von Trotta a grandi dans les ruines avant de gagner la Rhénanie en 1948 : "Comment pouvions-nous ne pas être vulnérables ? Je suis née à Berlin, mes premiers souvenirs sont des ruines. Je me suis toujours dit que pour un enfant, né à Paris ou Berlin, traverser la ville vous apprend l’histoire : à Berlin on ne voyait que des ruines, les traces de la catastrophe. Comment aborder la vie avec confiance après cela ? [3]" . Quant à Ingeborg Bachmann née en 1926 à Klagenfurt en Carinthie, elle a vécu le basculement dans le nazisme avec l’Anschluss en 1938 : "Il y a eu un moment qui a détruit mon enfance, l’entrée des troupes de Hitler à Klagenfurt. C’était quelque chose de si terrifiant que ce jour là a inauguré ma mémoire avec une souffrance prématurée, d’une intensité telle que je n’en ai plus jamais connu d’aussi forte par la suite. […] Cette incommensurable brutalité que l’on percevait, ces braillements, ces chants et ce pas militaire – l’irruption de ma première peur de la mort. [4]"
Paul Celan, le grand absent !
Présent cependant par des allusions furtives, des citations, autant de clins d’œil à des spectateurs très avertis qui resteront sur leur faim mais malheureusement forcément imperceptibles pour les autres.
Ainsi au tout début de leur histoire dans le film, Max et Ingeborg sont sur le pont Mirabeau et Ingeborg dit, avec beaucoup de conviction, les vers de Guillaume Apollinaire : difficile de ne pas être ému par la prestation de Vicky Krieps… Et d’y lire un mauvais présage sur la relation amoureuse qui débute ! Par ailleurs, Ingeborg manifeste sa supériorité sur Max en la matière. Alors qu’elle est en mesure de réciter le poème (servi par la belle diction de Vicky), Max ne connaît que les deux premiers vers qu’il dit avec difficulté : le français et les langues étrangères (dont l’italien) ne sont pas son fort. Attaché à sa Suisse natale, Max Frisch apparaît même comme une sorte de plouc : Cf. la séquence du costume blanc à Rome. Elle fait penser à celle où Egbert Floud (Charlie Ruggles) est habillé par un tailleur parisien sous la houlette de Madame (Mary Boland) et surtout de Ruggles (Charles Laughton) dans Ruggles of Red Gap (Leo McCarey, 1935). La séquence s’arrête avant que le film ne bascule dans la comédie. Mais elle est suivie par celle du café où Ingeborg rencontre l’auteur du Groupe 47.
En 1953, Ingeborg a écrit un poème intitulé Die Brücken (Les Ponts) dans lequel, dès la première strophe, associé au Waterloo Bridge, le Pont Mirabeau est cité : "Les ponts Mirabeau et Waterloo Bridge servent de modèle à une architecture de la résistance, celle des matériaux et celle de ceux qui luttent contre l’oubli, littéralement portée par la lumière. [5]" Le spectateur ne saura pas pour autant que Paul Celan s’est suicidé en 1970 en se jetant dans la Seine et vraisemblablement du pont Mirabeau, le plus proche de son domicile, avenue Émile-Zola.
Or - le plus grand poète de langue allemande depuis Rilke pour Jean-Pierre Lefebvre [6] mais également grand admirateur de Kropotkine et de Gustav Landauer [7] - Paul Celan, rescapé de la Shoah, et Ingeborg Bachmann, fille d’un nazi autrichien de la première heure (son père a adhéré dès 1932 au NSDAP alors interdit en Autriche), ont vécu une grande histoire d’amour, voire leur grande histoire...
Invitée par le Groupe 47 en mai 1952 lors du congrès annuel, à Niendorf, au bord de la Baltique, Ingeborg Bachmann y fait admettre Paul Celan. Celan a entretenu une correspondance importante avec celle qu’il nommait sa « femme aimée [8] » . En 1948, Paul Celan lui a dédié le poème En Égypte, qui contient neuf commandements de l’amour et de l’écriture après la Shoah, et le lui a envoyé pour son 22e anniversaire. Et c’est précisément En Égypte qu’elle se rend pour se reconstruire après sa rupture avec Max Frisch.
Prémonition ? Le 25 septembre 1949, encore étudiante en philosophie, Ingeborg Bachmann n’a que 23 ans quand le Wiener Tageszeitung publie sa nouvelle Le Sourire du sphinx or "le sphinx fascine, mais ne livre pas son secret" [9]. Pourtant primordial, pour la compréhension d’Ingeborg Bachmann, ce lien si particulier avec Paul Celan demeurera complètement hors-champ.
Tout comme sa fin tragique en 1973 dans l’incendie de sa chambre d’hôtel à Rome qui demeure énigmatique : accident ou suicide ? Même encore une fois, si, tout le long du film, la présence des cigarettes apparaît comme une addiction compulsive et déjà menaçante. Ainsi dès la séquence d’ouverture, Ingeborg Bachmann se réveille de son cauchemar dans sa chambre d’hôpital ; son premier geste : elle se dresse dans son lit pour allumer une cigarette prise sur sa table de nuit… Prémonition à nouveau dans le film : lors d’une soirée, Adolf Opel lui offre du feu à l’aide d’un bougeoir avec une bougie enflammée qui tombe sur sa robe qui s’enflamme. Cut !
Un choix de 2025
Margareth von Trotta a choisi de ne traiter que la relation forcément conflictuelle entre Max Frisch et Ingeborg Bachmann avec une rédemption dans le désert propice au dépouillement en forme de happy-end mais, comme le titre l’indique, du point de vue de la poétesse. Là, elle retrouve aussi le sens de sa liberté et le chemin de l’écriture.
Relation forcément conflictuelle, car elle réunit deux créateurs préoccupés, voire obsédés par leurs œuvres. Œuvres dont le spectateur ne verra rien ou presque, tant Margareth von Trotta se focalise sur la vie du couple et laisse de côté leurs productions intellectuelles. Si nous voyons Ingeborg effectuer des lectures publiques suivies de séance de signature, la carrière de dramaturge comme de romancier de Max Frisch passe complètement à la trappe dans le film.
Il est vrai que la vie quotidienne est plus cinématographique que l’écriture d’un poème, d’une nouvelle ou encore d’un roman. Pour autant, Margareth von Trotta avait brillamment réussi à faire percevoir la genèse de la pensée d’Hannah Arendt à travers sa participation au procès à Jérusalem.
Tout ce qui relève du politique, de l’histoire est évacué. L’unique moteur fictionnel étant le couple et ses avanies…
Complètement dominé par sa masculinité, Max Frisch, d’une jalousie pathologique, est pitoyable et risible de petitesse : "Il était surtout atrocement, monstrueusement jaloux" (Margareth von Trotta à La Tribune de Genève, 12 août 2024). Deux scènes (à tous les sens du mot !) : Max rentre chez lui et découvre un bouquet de roses rouges. Il harcelle Ingeborg pour savoir qui les lui a envoyées et, à la fin, lui reproche même de ne pas avoir préparé le repas. Au réveil, Ingeborg fait la vaisselle de la veille et, comme elle s’étonne que Max ne l’ait pas faite (il s’est levé plus tôt), il répond qu’il a du travail à effectuer… Un goujat ! Un vrai mec ! Comme les détestent (à juste titre !) les féministes d’aujourd’hui mais pas forcément fidèle à la figure de Max Frisch.
Et un rôle peu valorisant pour Ronald Zehrfeld qui a dû l’incarner à l’écran. Remarqué dès son premier film, Der rote Kakadu (Le Perroquet rouge - 2006) de Dominik Graf, Ronald Zehrfeld forme un couple mémorable avec Nina Hoss dans les films de Christian Petzold Barbara (2012) et Phoenix (2014). L’année suivante, il incarne l’adjoint très convaincant de Fritz Bauer dans Der Staat gegen Fritz Bauer (Fritz Bauer, un héros allemand - 2015) de Lars Kraume. Le retrouver presque dix ans après en Max Frisch avec des dizaines de kilos en plus, quelle tristesse !
Enfin, impossible de ne pas percevoir, à travers les avanies de Max Frisch et d’Ingeborg Bachmann, le couple formé par Margareth von Trotta et Volker Schlöndorff qui a pris fin après vingt ans de vie commune et agitée.
Mato-Topé