
Charlie et le billard à trois bandes
Depuis les massacres de la décennie noire en Algérie, je sais le danger immense que représente l’islam politique pour les peuples qu’il entend dominer. L’Islam politique n’est pas l’Islam. Il est une forme moderne du nazisme. Au nom d’une religion (revisité), il poursuit le même chemin que ce qui se faisait au nom de la pureté de la race : nier l’autre, nier la diversité des peuples, des religions et des cultures, éliminer physiquement toutes les forces qui s’opposent à leur projet suicidaire, qui refusent d’abjurer.
En 1933, en Allemagne, l’erreur funeste du Parti communiste allemand fut de refuser de se battre contre le fascisme par anticapitalisme. Devant l’urgence il leur fallait dépasser une vision binaire. Ils ne l’ont pas fait. Aujourd’hui c’est toute une partie de l’extrême gauche qui ne le fait pas, les campistes, les décoloniaux, tous ceux qui disent nous dans la phrase C’est nous qui avons armé les assassins.
Pourquoi l’islamisme s’est implanté, à partir des années 80, sur les déceptions des décolonisations, sur l’effondrement des socialismes, sur les décombres du nationalisme panarabe, c’est une vraie question. Que les Américains (en Afghanistan) ou Israéliens (à Gaza) les aient favorisés pour abattre l’URSS ou diviser les Palestiniens, c’est évident, mais ces explications historiques ne doivent ni cacher ni excuser l’Islam politique.
Pendant que la bataille culturelle semble gagnée par les islamistes en Algérie comme au Pakistan, en Syrie, en Iran, à Gaza, etc., les idiots utiles de l’islam politique font tout pour « justifier » l’injustifiable. Les massacres en Algérie : mais c’est l’armée algérienne qui les a commis, pas les barbus !, Le Hamas est une des formes de la résistance palestinienne etc.
Avec l’importation des attentats en France, les mêmes imbéciles ne parlent que d’islamophobie, pour ne pas heurter les musulmans. Confondant ainsi l’islam et l’islamisme, ce qui montre bien leur profond mépris raciste.
Face à ces amalgames honteux et au campisme binaire, il y a le rire de Charlie. Il ne confond jamais les musulmans et les djihadistes, les juifs et les rabbins hystériques, les chrétiens et « la manif pour tous ». Charlie c’est le droit au blasphème, héritage lointain de la Révolution française. Les djihadistes l’ont bien compris et c’est pour cela qu’ils ont assassiné les dessinateurs de Charlie il y a 10 ans.
Alors, malgré son mauvais gout, sans le lire souvent et par antifascisme, j’étais Charlie il y a 10 ans et je le suis toujours.
Caillou.