Orwell, sa femme et …

Parfois lire un livre emmène le lecteur là où il ne pensait pas aller. C’est ce qui m’est arrivé en ayant voulu m’intéresser à celle qui fût la femme d’Eric Blair connu sous le nom de Georges Orwell.

Le lecteur, donc moi s’est trouvé confronté à trois choses différentes, la façon dont les femmes des grands hommes (mais pas seulement eux) sont invisibilisées, un récit de la révolution espagnole vue par les yeux d’une simple (un peu plus que cela quand même) secrétaire et la question du rapport entre l’œuvre et son auteur.

L’actualité sous quelle que soit la forme qu’elle prenne laisse, offre hélas, une grande place aux femmes et à leurs histoires, agressions, revendications etc. Anna Funder autrice de L’invisible Mme Orwell aborde entre autre choses ces trois domaines notés plus haut. Elle examine l’attitude que Blair, pas encore Orwell, a envers les femmes dans ces années qui précèdent la deuxième guerre mondiale. Ce n’est rien de dire qu’il n’est que peu exemplaire.

Issu d’une famille de la bonne société britannique, ruinée, Blair sera en Birmanie un policier au service du colonialisme anglaisn, amateur de jeunes prostituées birmanes. De retour en Angleterre il est travaillé par ses pulsions sexuelles qui l’entraîne dans de multiples relations de courtes durée pouvant aller jusqu’à une tentative de viol. Certes passer au crible la vie privée d’un auteur, si cela est assez courant aujourd’hui, ne l’était pas alors. Là cette enquête systématique a pour origine la prise de conscience d’Anna Funder, grande fan de Georges Orwell et de ses livres du Quai de Wigan à 1984. C’est en se posant la question suivante « mais où est sa femme ? » qu anna funder entreprent son enquête. que ce dernier a passé sous silence dans ses livres et particulièrement dans Hommage à la Catalogne le rôle de sa femme dans sa rédaction et sa fonction à Barcelone pendant la révolution espagnole. Dans ce livre elle n’apparaît qu’en tant que « mon épouse » et jamais sous son prénom Eileen.