
Alliance naturelle des Veaux et des Godillots, la Démocratie enfin révélée par ses adeptes.
Lettre de motivation.
Depuis de longs mois la factualité n’en finit pas de perturber ma sérénité de boomer retraité. J’avoue que l’épisode de la dissolution (sans solution) a particulièrement scié la branche d’ataraxie sur laquelle je croyais surplomber les aléas historiques
Ex-soixante-huitard recyclé dans la vie économique capitalistique (bien que coopératif), je croyais avoir connu les pires délires de la folie collective. Mes souvenirs des AG enfumées, de la militance radicale, de la dissolution des idéaux dans la base politique des ambitions personnelles et idéologiques, les reniements et les retournements de veste, avaient déjà bien émoussé mes ardeurs libertaires.
J’ai toujours gardé un penchant pour l’analyse des évènements tout en gardant
un regard critique et distancié. Cynisme, indifférence, stirnérisme attardé furent les armes de ma survie en milieu miné.
La mascarade des dernières élections législatives réveille mes ardeurs épistolaires. Voici quelques considérations toutes personnelles.
L’invariant schimttien
La théorie du partisan réduisant le politique au dualisme fatigué d’ ennemi/ami ressortait de la naphtaline dans lequel je le croyait, indûment, rangé des voitures. La rengaine dualiste, cette maladie endémique de l’occidentalité millénaire n’en finit pas de polluer notre pathos. Sa logique imprègne notre mode de pensée. Sa critique ne veut absolument pas dire qu’il faut opter pour la méthode trine (trinité).
Nous affrontons en permanence la nécessité de penser une logique à n
dimensions, une sorte de pensée quantique libertaire. Cherche volontaires désespérément, écrire à la revue qui transmettra. Merci.
" Il n’y a pas de politique sans un ennemis réel ou virtuel ". Julien Freund, L’Essence du politique.
L’extrémisme, c’est l’autre
Nous assistons à un scénario éculé, mais parfaitement huilé. La réduction de la contradiction à l’exclusion par excommunication ne fait que perpétuer les vieilles lubies religieuses et idéologiques.
La diabolisation de l’adversaire utilise deux arguments débiles : l’extrémisme et le complotisme. C’est un réflexe pseudo-scientifique classificatoire. Quel plaisir de refuser l’encartage, mais aussi quel risque d’inconfort et d’isolement !
La radicalité et la noblesse de idées arment le bras des accusateurs, ces dispensateurs d’infamie. Fascisme et extrême-droite sont les deux insultes qui permettent de refuser le débat. D’autant plus qu’ils sont utilisés par des ignares salariés des instances dites démocratiques ou d’infâme manipulateurs à la recherche d’un marché électoral, unique objet de leur activité.
L’extrémisme se réduit à une géographie parlementaire. Des amphi circulaires mettraient à mal cet argument. Nous avons déjà connu le sobriquet de " Montagnards ". Donc pas de nouveauté.
Ce type de praxis permet de légitimer la violence et même de la sacraliser. Elle indique un fort taux d’intolérance et d’attitude radicale exterminatrice du calibre : " antifa ", " black-bloc ", ou la nouvelle Cagoule (1932-1940).
Barrage…Barrage…Barrage.
Le dernier épisode électoral nous a particulièrement gâté avec le " Barrage républicain ". Toujours, cette mobilisation cathodique pour la constitution d’un Front Émotionnel. Les " castors " expriment la haine universelle de l’autre et la négation de leurs propres idées. Une sorte de pacte germano-soviétique du corps électoral, une alliance avec l’ennemi, un accord tacite en vue de gains de sièges et de subsides. Ne pas oublier que les partis politiques sont rémunérés au nombre d’élus. Cette pratique dégénérée ne fait que promouvoir la victime (RN) ce qui lui permet de financer, au moindre coup, sa publicité.
Cela met en évidence que le réel ne compte pas en politique, le tapinage prime. Les castors, les électeurs mous, cherchent toujours une bouée de secours.
La Démocratie : la mort à crédit d’une illusion.
Rappel : la démocratie naquit au pays de l’esclavage, des gynécées, elle est donc réservée aux vrais citoyens, ceux qui ne sentent pas la sueur.
Rien qu’à prononcer le mot, mon clavier brûle et ma tension monte. Zen, Raoul-Dominique !
Le triste spectacle de ces derniers mois renforce mes préjugés. Après l’arnaque électoral, la duperie ministérielle. Il suffit de changer les pions, on prend les même et l’on recommence, c’est bien connu. La nouvelle transcendance s’appelle la Dette.
La démoscroquerie reprend son train-train. Il ne peut rien sortir des magouilles et des patouilles. La caste des partis et celle de l’information jouissent au bord du priapisme.
La politique ne cherche pas à résoudre les problèmes, mais à faire taire les électeurs. La jacquerie devient de plus en plus difficile, voire impossible. Le néoTot possède les moyens d’étouffer dans l’oeuf la contestation. Il suffit, comme au Canada, de bloquer les comptes bancaires des camionneurs et de prélever automatiquement les peines pour entrave à la circulation.
L’état de droit devenu le cache-misère s’étiole. D’ailleurs, qu’est-il réellement ? : une auto-justification de l’étatisme vulgaire. avec le néoTot nous entrons dans l’automutilation numérique, l’autophagie continue.
La démocratie ressemble plus à une oligarchie de castes parfaitement conçue qu’à une force libératrice. Cette hypocrisie est régulièrement réactivée au nom de la volonté générale (Rousseau), de l’autogestion (l’auto-indigestion ?) et les néologismes aguicheurs.
La démocratie : mentir avec le consentement des électeurs.
La démocratie, la servitude volontaire par la voie électoral, un pharmakon, une remède-poison de la postmodernité du spectacle et du SEN (Saint-Empire Numérique).
Noir, c’est noir, il n’y a plus d’espoir.
La question du pouvoir et de son refus restent encore plus d’actualité.
R-D M