NéoTot
Les liaisons dangereuses I
Islamo-fascisme et produits dérivés.

Sortir des impasses mimétiques du temps présent, passage obligé à la compréhension des nouveaux habits du capitalisme de surveillance.

Décrypter la mondanéïté

Après avoir abordé la question de la factualité dans un article précédent, la volonté de décrypter les arcanes du néoTot oblige à approfondir les freins internes à la criticité du capitalisme mutant sous nos pieds d’argile. Le monstre froid avance plus vite que ses détracteurs aussi radicaux se prétendent-ils. L’entropie règne aussi dans les cercles anarchoïdes.

Il s’agit dans cette étude d’identifier les liens psychologiques, sociologiques, idéologiques et économiques qui dissipent l’énergie intellectuelle et militante, jusqu’à même, les noyer dans un pathos invalidant, voire antinomique.

Je propose de faire un inventaire de ces liaisons dangereuses, miasmes ou réflexes pavloviens qui handicapent la libertitude : ensemble des tendances libertaires

La diversité des entraves oblige à multiplier les " angles d’attaque " sans pour autant développer chaque sujet dans toute sa complexité. Je propose d’opérer une maïeutique libératoire et d’éliminer les formes de " faux-travail ".

Les liaisons dangereuses I : l’islamo-fascisme, réalité historique.

La littérature fournit une illustration parfaite de cette pratique du mensonge cachant des manipulations qui jouent sur les sentiments et l’affectif. La libertitude n’échappe pas à cette pathologie existentielle.

Islamo-nazisme
  1. D’abord, je tiens à préciser que l’ignorance et l’inculture des milieux issus de la critique de " l’opium du peuple" me choque, d’autant que l’islam représente le summum de l’orthopraxie alliée à une conception théocratique du pouvoir.
  2. Points de repères indispensables.
    Se reporter à l’article ci-dessous comportant une bibliographie de base. [1]
  3. La pensée et la pratique politique de l’islam s’apparentent à une théologie-politique littérale, source d’un totalitarisme permanent et universaliste. La collusion historique entre l’islam et le nazisme, largement documentée et étudiée, ne fait plus aucun doute. Les divisions SS musulmanes chargées de l’épuration ethnique dans les Balkans le prouvent.
  4. La création de l’État d’Israël ne pouvait que continuait le schéma mis en place depuis les années 1920.
Le nationalisme musulman comme mimétisme.
  1. L’islam s’appuie d’abord sur une culture tribale dont certaines composantes pratiquaient un judaïsme clanique ou une des multiples formes du judéo-christianisme observé dans le Machrek, le Maghreb (Saint-Augustin, la Kahina (Dihya, reine du royaume berbère), le M.O. Le monothéisme a diffusé en profondeur l’idée d’un universalisme théologique dans tout le bassin méditerranéen. Le territoire est celui de la tribu, du clan et de ses affidés. Mahomet parle de djihad et non de nation. Le spirituel prime sur le terrestre, séjour destiné à obéir à la Loi.
  2. Au lendemain de la guerre de 14-18, le grand Mufti de Jérusalem (Amin al-Husseini) organise les premières émeutes anti-juives. Il invente le nationalisme palestinien en même temps qu’il participe activement à l’activisme pan-arabique. Nous assistons a une véritable révolution et à une sécularisation radicale de l’islam. L’universalisme de type religieux s’incarne dans l’identification territoriale, dérive fatale !
     L’Islam devient un national universalisme social.
     Husseini prêche l’unification arabe à travers un prisme nationaliste. Il ne perçoit pas la contradiction : l’universalisme passe du domaine religieux à celui de la politique. De plus, le Grand Mufti tente de réduire le tribalisme par un nationalisme de type européen dans un environnemment nomade bédouin. En cela, il ne fait qu’appliquer l’idéologie occidentale donc il se veut un ennemi farouche. Il se positionne comme un fascisme islamique doublé d’un antisémitisme identique à son modèle allemand. L’islam devient un racisme élitiste. Le musulman serviteur de Dieu prend l’uniforme noir à tête de mort dans les divisions SS musulmanes.
  3. De cette alliance intellectuelle nait la convergence entre l’antisémitisme et l’antisionisme. Mein Kampf rejoint les idées fondamentales du Coran. Le juif devient le symbole de l’occident. On peut parler d’un nazisme d’Orient. Dans sa logique islamo-fasciste, le grand Mufti s’oppose radicalement à la création d’Israël. La race honnie s’installe en Palestine, le comble pour un combattant nazi. Le nazisme vaincu, Husseini continue le combat et fait des émules.
  4. Pas de doute, seul l’islam peut ramener la paix et la sérénité intérieure dans le monde. " L’islam veut le monde " dit clairement le théoricien pakistanais Aboul-Ala Mawdoudi (1927 - Le Jihad dans l’islam).
  5. L’antisémitisme devient l’étendard indispensable face à l’État juif souillant le sol de la Palestine.
Le Jihad, le retour.

Le néo-nationalisme implique la reprise de la doctrine du Jihad, face à l’agression permanente des mécréants.

" Menez combat pour Dieu comme il le mérite " Coran, XXII, 78.

  1. Le Jihad originel de conquête se transforme en résistance armée contre l’impérialisme et le colonialisme invoqués comme tare moderne. Nous le verrons (infra) de quoi faire baver de jalousie l’extrême-gauche à la dérive.
  2. La puissance du monde occidental envahit l’espace arabo-musulman, c’est ce que j’ai appelé la sodaïsation. Pour plus de détails cliquer ici
  3. Le conspirationnisme sert d’arme idéologique implacable. Les relents puants du Protocole des Sages de Sion reprennent du service. L’anti-sionisme nécessairement anti-sémitique permet toutes les envolées lyriques. La criminalisation, au rendez-vous, s’accouple à une fixation obsessionnelle sur le national-islamisme sous le label Palestine (Palestine über alles), symbole de libération à dimension théologico-politique.
  4. les Frères musulmans donnent une orientation populaire au mouvement national religieux. L’islam, religion d’État est aussi le glaive de la lutte des cultures contre l’occident dégénéré.
  5. La promotion du Jihad comme " Pilier de l’islam " lui donne une dimension de commandement divin. Il doit régénérer la Oumma (Nation/société) par un soutien sans faille des opprimés et des frontières. Evidemment, les Juifs restent la cible et le mot " juif " remplace l’étoile jaune. La Nouvelle Solution finale comme objectif se nationalise.
Anticolonialisme et Taqîya.

La décolonisation et la guerre d’Algérie ouvrent un nouvel horizon à l’islam fondamentaliste.

  1. Le nationalisme est obligatoirement islamique. Les peuples arabes sous le joug colonial se rêvent comme Nation. En 1938, l’Abwehr confie la traduction en arabe de Mein Kampf à Arslan, fondateur de la revue la Nation arabe avec aussi le soutien de l’Italie fasciste. Saïd Mohammedi, engagé volontaire dans la Waffen SS et anticolonialiste met à son tour l’évidence la collusion islamo-nazie comme mouvement armé et anticoloniale. Il écrira un savoureux L’islam porte en lui le socialisme. Pauvre Ben Bella qui en fit un ministre de son gouvernement.
  2. En 1930, les Frères musulmans mettent à l’honneur la cause palestinienne dans leur propagande. C’est au nom de la guerre-sainte contre le non-musulman que le fait palestinien émerge. Le Jihad est le levier du nationalisme anticoloniale. Encore une fois, nous assistons à une sacralisation de la violence.
  3. L’enfumage socialiste de Nasser apporte sa pierre à l’édification de l’absurdie islamo-socialo-panarabique.
  4. Arafat, compagnon de route, dans sa jeunesse, des Fréristes et admirateur du Grand-Mufti al-Husseini, participe aux premiers combats contre l’arrivée des "envahisseurs" juifs (1947). C’est là qu’il forge ses fondements doctrinaux : national-islamisme, jihadisme et éradication d’Israël. "La destruction d’israël est le but de notre combat" ne cesse-t-il de répéter. L’OLP adopte l’islam comme mode de vie tout en prêchant un mouvement de libération " laïque " et démocratique. Magnifique illustration de la Taqîya, cette ruse de la raison (Hegel) de l’islam. Le terrorisme ordinaire s’ennoblit dans l’idée du Jihad éternel.
  5. il est donc vain de croire que l’islam puisse séparer religion et politique. La haine de la laïcité fait parti de l’ADN de l’islam. Al-Banna : "L’islam est à la fois religion et État, Coran et sabre " exclut la laïcité, et il modernise le vieil totalisme universaliste. Le totalitarisme islamisé devient le nouveau sabre/goupillon de la modernité arabo-musulmane à la dérive.
  6. Le Califat mondial est à l’horizon, il suffit de détruire la démocratie et la laïcité honnie. La Liberté est un poison maçonnique et juif. Il faut décapiter l’éducation satanique de la mécréante. S. Paty en fit la démonstration en tant que fonctionnaire. [2]
  7. Le Coran 8, 60 affiche clairement la règle : l’action jihadiste est une sorte de préparation militaire. Autrement dit " un musulman ne peut pas être terroriste, un terroriste ne peut pas être musulman ". Le summum de la vertu : tuer pour Dieu pour aller au paradis.
Saïd Mohammedi en uniforme de l’armée allemande
Said Mohammedi posant dans un maquis du FLN avec son casque de l’armée de l’Allemagne nazie.
Islam, islamisme…

L’islamiste est un musulman pieux partisan d’un islam radical fondamentalisme. Comment sortir d’une orthopraxie sacralisée ? Terrible question que beaucoup de musulmans affrontent, mais paralysés par la peur de la chasse aux apostats, trop se taisent. Tant que les états non-musulmans ne reprendront pas la démarche de Napoléon lors de la convocation du Grand-Sanhédrin pour fixer les règles de cohabitation des communautés religieuses, les pires dérives resteront possibles. La croyance est une affaire privée inviolable dans le respect des us du pays d’accueil. La nationalité et la citoyenneté n’ont de sens que dans une laïcité intransigeante.

L’islam spirituel et mystique
    • A peine sortit du désert, l’islam se scinde en deux courants opposés, des frères ennemis irréductibles. Le sunnisme se caractérise par un littéralisme borné dont le wahhabisme est l’expression contemporaine. Le Coran incréé guide la oumma, la société musulmane. L’orthopraxie intégrale sombre dans un juridisme borné. Le sunnisme exclut le rationalisme et l’interprétation individuelle du Texte. Le courant rationaliste mutazilite fut vite réprimé, il survit encore sous la forme de l’islam libéral.
Le chiisme

Shî’a ’Ali, le parti d’Ali débute le grand schisme du monde musulman après l’assassinat d’Ali, en 661 à Kûfa en Iraq. Au centre de la rupture chiite se trouve les polémiques et les combats pour la succession du Prophète. Période agitée et d’expansion de l’islam. Rapidement, les schismatiques se divisent en deux groupes principaux :

  1. L’ Ismaïlisme souvent guerrier voire terroriste dont on connaît surtout les Hashïshin (Assassins) pratiquant le sacrifice individuel.
  2. Le chiisme duodécimain qui se fixa au XVèmes siècles en Iran. Il faut attendre les travaux d’Henri Corbin [3] pour que le chiisme soit vraiment connu hors du champ des rares spécialistes.
La doctrine.

Le chiisme est le plus anciens courant de l’islam, car il date de la succession de Muhammad. Il se considère comme la vraie " orthodoxie ". Le renforcement du sunnisme le rejette dans l’hérésie qu’il faut combattre. Cela explique les persécutions subies par les chiites en terre d’islam depuis des siècles.

  1. Le chiisme reste un courant rationaliste de type mutazilite. En effet, l’ ijtihad reste ouverte, chacun peut interpréter le Texte. Le verset 24, 35 du Coran invite à cette disposition d’esprit. " L’intellect accompagné de la révélation religieuse " (Mulla Sadra, un des grands théologiens du chiisme) affirme même que : " c’est lumière sur lumière ".
  2. Il condamne le " suivisme " (taqlïd). Il ne faut pas suivre aveuglement une autorité sous peine de perdre la voie du savoir et de la spiritualité.
  3. La connaissance prime sur la conviction ou la foi - position étonnante, mais fondamentale. La connaissance permet la compréhension du monde jointe un véritable ésotérisme.
  4. Le chiisme condamne la confusion de la vie religieuse avec l’obéissance aveugle au juriste. Le taqlïd ne s’attache qu’à l’apparence. Il est purement verbale et servile, c’est une hypocrisie. Le taqlïd aboutit à l’incroyance.
  5. Pour le chiisme, la méthode du juriste reste les deux pieds dans le crottin de chameau, nuisant à toute élévation spirituelle. Le juridisme est stérile, que l’on pense à la dérive judiciaire contemporaine.
  6. Le " Coran n’est donc pas la seule source de vérité, la parole des imāns non plus " [4]
  7. Le chiisme met en avant que le monde de la création doit servir de modèle, c’est un monde de l’impératif auquel les communautés humaines doivent se conformer. Le monde du devenir est dans le suprasensible, une " histoire dans le ciel " [5]
  8. Le sens caché de la shari’îa exige de sortir du littéralisme. L’orthopraxie n’a de sens que dans le registre de la guidance d’un imâm.
  9. Cet démarche fondamental s’applique aussi à la guidance politique dont le but est de bien diriger l’État. Tout pouvoir venant de Dieu, la gouvernance revêt une importance fondamentale. Le chiisme incarne une vrai théologie politique non sécularisée. Le souverain bien est celui de Dieu qu’il faut incarné dans la vie sociale. Il n’y a pas de guidance en dehors de celle de l’imâm.
  10. La hantise de l’attente messianique fait source dans la spiritualité chiite. Son échec est perçu comme une catastrophe. L’exotérisme de la charia orthopraxique reste un péril permanent. Ce n’est pas Adam qui inaugure la charia, mais le Prophète et les imâms.

On pourrait multiplier les démonstrations sur le fondement spirituel du chiisme. Sa situation actuelle
contredit les belles idées. Les analyses lumineuses de Christian Jambet dépassent largement le cadre du chiisme et de l’islam sunnite.

  • Le remplacement de l’imâm par le docteur de la Loi amorce un virage catastrophique : celui de la primauté du droit sur le spirituel. L’orthopraxie devenant droit positif abolit l’ésotérisme. L’imitation devient servile (taqlïd) et se transforme en culte stérile par la réduction de la foi en juridisme. Les conséquences furent terrifiantes : exclusivisme, fanatisme, apologie de la violence contre des adversaires réels et souvent présumés.
  • L’instrumentalisation de la religion a pour corollaire la manipulation des masses populaires.
  • Le chiisme entre ainsi dans la sphère politique et devient une religion collective, vulgaire idéologie du Pouvoir.
  • Le statut de l’imam hérité du chiisme premier sert maintenant de statue de Commandeur, de Führer islamisé.

Bonjour tristesse.

L’actualité nous offre le triste spectacle de deux dévoiements qui endeuillent le M.O. La vérole du nationalisme inocule sa tragédie dans un espace géographique supposé être le berceau de l’eschatologie.

La dérive islamo-gauchiste fricotant avec l’opium du peuple versus libération nationale marque la déroute totale de la gauche initiée par la mobilisation, " la fleur au fusil " de 1914. Il ne reste qu’à tirer la chasse sur les étrons de la flétrissure indélébile, aurait-on pu penser ? Hélas, non ! Les dealers de chiites étaient toujours là, l’arme au pied et la faconde perfide aux lèvres.

Nous ne pouvons pas léguer aux générations cette pitoyable déroute.