Extrait de Creuse-Citron N°77 d’Août-Octobre 2023
Il ne nous semble pas inutile de résumer ce qui pour nous pose problème de manière indubitable dans le mouvement trans, les moyens qu ’il emploie et le programme qu’il défend.
Il y a d’abord, dans les moyens employés, la tentative de censurer toute discussion ouverte et toute réflexion réelle, c ’est à dire potentiellement critique ; alors que ces questions touchent l’un des principaux enjeux politiques de notre temps : le rapport des humains avec la nature autour d’eux et en eux.
Il y a la propagande massive sur internet en faveur des transitions médicalisées comme réponse quasi automatique à tout mal-être (adolescent notamment).
Quant au programme et aux revendications explicites des organisations LGBTIQ+ en France et dans de nombreux pays, il y a l’accès le moins restrictif possible aux techniques médicales hormonales et chirurgicales de transition (y compris pour es adolescents et les enfants) ; sans encadrement ou enquête psychologique, sans interlocuteurpour poser la question : est-ce pertinent ? - sans distance réflexive extérieure.
Il y a la doctrine dite de « l’affirmation », qui vise à transformer le fait d’être une femme ou un homme en un ressenti intime, sans aucun rapport avec aucune réalité objectivable.
Quant aux perspectives plus générales et implicites de ces organisations (perspectives que l’on peut au moins supposer dans la mesure où si ces organisations ne présentent à notre connaissance guère de « production théorique » quelconque, il existe par contre de nombreux théoriciens et universitaires queer avec des propositions très explicites) il y a la volonté d’abolir toute référence aux deux sexes, voire à des genres masculin et féminin stables — en fait d’abolir toute référence à la nature et à la réalité, dans la droite ligne du « constructivisme radical postmoderne » : tout est construit, et peut donc être déconstruit et reconstruit à volonté.
La conclusion logique de cela, c ’est le transhumanisme et la toute-puissance des technologies au service de sujets réduits à être des « porteurs de rôles et de marchandises ».
Ce que nous défendrions pour notre part, dans ce domaine comme dans tous les autres, c ’est de cultiver la liberté individuelle et collective. Cultiver la liberté dans la manière d’être des hommes et des femmes, critiquer donc les assignations rigides et les stéréotypes comportementaux ; s ’efforcer d’être et de vivre comme on le souhaite, découvrir et ’cultiver ses penchants (et notamment ses choix amoureux et érotiques) sans l’aide de quelque technique que ce soit.
Cela dans la conscience critique que tout ce qui est humain est toujours de la nature façonnée par de la culture, et donc susceptible d’évoluer et d’être transformé dans le sens de la liberté, dans certaines limites qui sont celles de notre condition ’humaine.
Nous ne prétendons pas dire ici, ni connaître précisément, où se situent ces limites, quand commence exactement la démesure et son cortège de folies et de malheurs. Mais nous sommes au moins sûr d’une chose : ces limites existent, et notre société les a dépassées dans de nombreux domaines.