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Article mis en ligne le 25 mai 2017

Donc Trump est venu faire un petit tour au Mur des Lamentations, un petit tour en Israël, un autre en Palestine occupée puis est parti dire bonjour au Pape. Et alors ? Rien. En bon businessman il a du se rendre compte que la situation était inextricable.

Sur place des gens continuent à se battre pour en sortir. Ils sont si peu qu’il faut tendre l’oreille pour les entendre. Une branche française d’une de leur organisation Shalom Achshav, La paix maintenant publie régulièrement des textes importants sur ce conflit.

J’aimerais en extraire deux extraits de deux articles différents :

Le Messie ne résoudra pas le conflit à notre place

On sait l’importance capitale que joue le messianisme dans le judaïsme. La figure du Messie n’est autre que l’incarnation universellement partagée de l’espoir. Mais là où il pouvait être émouvant et consolateur de concevoir sur les rives de Babylone ou devant les ruines du Temple détruit par les Romains que la Providence viendrait apporter à la fin des temps la rédemption aux opprimés et aux exilés, on est en droit de se montrer méfiant et sceptique lorsque les détenteurs du pouvoir offrent un tel expédient en guise de politique. La politique a souvent sécularisé cette attente sous la forme généreuse de la pensée utopique ; elle a également exploité cette attente en dispensant des promesses qui n’ont guère été tenues Lire la suite ici

Annexer la Cisjordanie serait un suicide économique

Il est difficile de croire que la mentalité politique israélienne ait tellement régressé que l’idée d’annexer la Cisjordanie, en tout ou partie, soit sérieusement débattue au sein de ce qui, jusqu’ici, passait pour un pragmatique centre-droit [1].

L’annexion était traditionnellement le fantasme des fanatiques, de gens qui ne savaient pas apprécier les beautés de l’occupation : une zone en clair-obscur où les colons ont tous les droits. Les Israéliens profitent (sinon plus) d’une présence au sein d’un sous-prolétariat qui leur fournit du travail à bas prix – leur refuser l’égalité est “légal”, d’un point de vue technique, puisqu’après tout il ne s’agit pas de citoyens israéliens.

Et tandis que les colons faisaient assaut de critiques après Oslo, le processus de paix fut vite gelé, de telle sorte qu’il contribua peu à bouleverser ce dispositif. De fait, les circonstances constituèrent même un progrès, les Palestiniens devenant juridiquement parlant citoyens d’une Autorité palestinienne démunie de pouvoir et dépendant de fonds étrangers pour répondre à des besoins de base comme l’instruction, la santé et les infrastructures.
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Ce dernier point est important, particulièrement dans la mesure où l’abandon de l’idée de l’existence de l’Autorité palestinienne par la frange radicale incarnée par Marwan Barghouti, actuellement en détention et en grève de la faim, entrainerait une disparition de jure, de droit, des territoires gérés par cet ectoplasme gouvernemental et transformerait alors la Cisjordanie et Israël en un véritable Etat d’apartheid et laisserait la place à une situation où les luttes de classes auraient toute leur place. On comprend alors pourquoi d’un côté et de l’autre il y a consensus pour laisser Barghouti en prison.

Pierre Esse