Gaetano Manfredonia
Anarchisme et changement social
Insurectionnalisme - syndicalisme - éducationnisme-réalisateur
Article mis en ligne le 15 janvier 2008
dernière modification le 14 janvier 2008

Note de l’éditeur

Nous vivons indiscutablement une époque « critique » où les certitudes anciennes sont incapables d’orienter efficacement les actions présentes. Le regain d’intérêt de ces dernières années pour l’anarchisme et ses pratiques ne doit pas nous induire en erreur. Comment ne pas voir que l’échec du léninisme pose également des questions cruciales sur la viabilité de l’idée que les anarchistes ont pu se faire jusqu’ici de la révolution ?

Toutefois, contrairement aux autres courants radicaux qui ont jalonné l’histoire des mouvements sociaux depuis le début du XIXe siècle, l’anarchisme possède l’avantage indiscutable de ne pas se laisser enfermer dans une conception unique du changement social.

La conception insurrectionnelle, favorable à l’utilisation de moyens violents pour amener les transformations souhaitées, loin d’incarner à elle seule toutes les manifestations de l’anarchisme, ne constitue qu’une des pratiques préconisées par les libertaires pour changer le monde. Tout au long de son histoire, cette vision sera constamment concurrencée par d’autres conceptions qualitativement différentes du changement social qui s’appuient tantôt sur l’action autonome de la classe ouvrière (vision syndicaliste), tantôt sur celle de l’individu (vision éducationniste-réalisatrice).

En rupture avec les interprétations habituelles de l’anarchisme qui mettent en avant l’histoire des idées ou des mouvements, Gaetano Manfredonia propose de se tourner résolument vers l’étude des pratiques militantes et, à l’aide d’une nouvelle typologie, il nous convie à revisiter l’histoire de ce courant.