Divergences Revue libertaire en ligne
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Jacques Langlois
Les LBO
le vol organisé
Article mis en ligne le 15 janvier 2008
dernière modification le 14 janvier 2008

Le leverage buy out, achat par effet de levier, est devenu le principal instrument de la prédation financière mondialisée. Il est opéré par des fonds privés non cotés, les private equities comme Carlyle ou Blackstone, ce qui les exempte de tout contrôle sur leurs activités. Il consiste à racheter une entreprise en s’emparant de son capital. Le fonds verse sur ses deniers dans les 20 à 30 % pour le rachat des titres et emprunte le reste aux banques d’affaires. L’emprunt est privilégié pour de multiples raisons : les taux d’intérêt actuels sont très faibles, les versements des intérêts sont quasi exonérés d’impôts, c’est la firme rachetée qui paye lesdits intérêts et amortit l’emprunt.

Pour ce faire, elle subit toutes les techniques modernes du management financier, du downsizing (dégraissage), du re-engeneering (réorganisation),de l’empowermant (responsabilisation), etc. L’entreprise, une fois devenue bien plus compétitive et rentable, est ensuite, trois ou quatre ans après l’investissement, revendue par le fonds avec une très belle plus-value. La revente du capital acquis au départ pour 20 à 30 % plus la plus-value sur la totalité du capital (les 20 à 30 plus les 70 à 80 % empruntés) assure en trois ou quatre ans une rentabilité de 300 % du capital investi en propre (les 20 à 30 %). Et en outre ces mirifiques plus-values sont sous-fiscalisées, notamment en France grâce aux bons soins de M. Strauss-Kahn, qui visiblement s’y connaît en valse financière. Décrire cette spéculation autorisée par tous les pouvoirs publics permet de comprendre pourquoi le Danube est loin d’être bleu pour tout le monde. Il l’est sans doute pour DSK qui vient d’être récompensé de ses bons et loyaux services libéralo-financiers par sa nomination à la tête du FMI.