Divergences Revue libertaire en ligne
Slogan du site
Descriptif du site
les jeunes des banlieues et le CPE
Article mis en ligne le 30 mars 2006
dernière modification le 28 mars 2006

Ces deux textes sont certainement provacateurs. Mais comment faut il traiter ce qui se passe aujourd’hui. Par le mépris, ce sont des casseurs, par la pitié, pauvres petits ?? Nous devons sortir du ronron médiatico-militant et tenter de comprendre ce qui estr à l’oeuvre ici, c’est à dire l’action de forces qui sont en même temps la partie avancée de la contestation de notre société et les alliés objectifs du renforcement de l’emprise de la police.

Ces deux textes ont été trouvés sur le net, le plus long vient d’Indymedia/Ile de France.

Les jeunes de banlieue volent leur futur patron !
"Les invalides" n’ont jamais aussi bien porté leur nom jeudi 23 mars, après que ce lieu eût été le théatre de plusieurs agressions de manifestants de la part de quelques jeunes de banlieue.Ces actes peuvent être condamnés par les victimes de ces agressions, par les témoins médusés, les policiers impuissants ou les politiques, toujours autant éloignés du peuple et de la rue (idéologiquement et physiquement).

Mais ces jeunes sont avant tout les premières victimes de cette société : victimes de la misère, de l’entassement dans des immeubles insalubres, de l’éloignement des centres villes et des paillettes parisiennes, de la répression policière, de la discrimination et du racisme. leur force ? : Leur nombre, leur mobilté, leur solidarité, leur rage..

Les manifestants scandent des slogans débiles contre le CPE, comme si celui-ci était le mal suprême de notre société. Ils ne retourneront certainement plus dans la rue lorsqu’il sera retiré. La misère et les inégalités resteront. Des slogans prônent le changement de cette société par le changement de nos dirigeants mais il est inutile d’épiloguer longuement pour comprendre qu’ils ne sont que des pions interchangeables, au service aveugle d’une société ultra capitaliste basée sur la croissance, l’individualisme, la mise en concurrence de chacun d’entre nous et la répression.

Les syndicats ont encore prouvé qu’ils étaient à la botte de l’Etat en acceptant de rencontrer le 1er ministre et en refusant d’appeller à la grêve générale. Leur service d’ordre a montré qu’il jouait un rôle policier et répressif en canalisant la révolte des jeunes dans leur rang et en matraquant les autres.. Les partis ou organisations se présentant comme révolutionnaires ont aussi montré leurs limites. Au lieu de profiter de ces évènements pour tenter des actions, ils ont préféré rester en retrait...une absence qui en dit long... On sait désormais qu’il est inutile de compter sur eux.

CERTAINS ont vu de jeunes manifestants innocents se faire dépouiller de leurs biens par des casseurs violents et immoraux. J’AI VU des jeunes de banlieue qui règlaient leurs comptes à une couche de la société à laquelle ils n’appartiendront jamais, à l’élite de demain, à leur futur patron..

J’ai vu les meutes de jeunes casseurs, il bougent comme des groupes de loups, vite, très très mobiles,

Ils cherchent la proie , la vitre,

J’ai vu un baston entre filles, des autres dansent en cercle du hip
hop, je les ai vu des très près, très jeunes , la haine dans le
regard, la violence, un petit noir a essayé de me piquer mon
appareil....

Il a raison, peut être j’aurait fait la même chose si
j’était un garçon , mais je suis née le 27 février 56 à Caracas...
Les filles rigolent, beaucoup de noires, beaucoup de noirs, Ils
jettent le tract des indigènes devant celui qui lui a donné...Ils ne
veulent pas lire des conneries des vieux

Ils se cachent derrière les jeunes français ... Ils veulent faire
peur ?....
Mis je m’éclate en les voyant, leur sauvagerie, leur
incivilité..
On ne pourrait pas communiquer, on n’a pas invente
encore la parole...Je me sens préhistorique.

Comme le 27 février 89, les émeutes de la faim à Caracas, ma voisine m’a dit : c’est la Noël en février....

On mangeait de la confiture volées de l’usine du quartier, un soldat nous a jeté des calculatrices d’un magasin qu’il était censé protéger...

Des voyous armés ont organisé la queue pour saccager le grand magasin...

On a bu de l’alcool cher, une petite vielle ramène une télé chez elle,une autre a un grand frigo dans le dos...
Une autre la moitié d’une
vache, mais a Paris, c’est autre chose, la contradiction est plus forte, la ville de luxe... avec les émeutiers...

et j’ai eu mon cadeau d’anniversaire, le meilleur cadeau : un mois
de mars de jeunes révoltés, je ne regrette pas finalement de vivre
en France

Babalu A

CERTAINS ont vu des voitures endommagées puis brûlées, des vitres brisées et des magasins pillés par de jeunes racailles sans foi ni loi.. J’AI VU un peuple révolté dans les faits et dans leurs actes, loin des discours et des blablas des intellectuels révolutionnaires aux discours flamboyants mais aux actions inexistantes. Je préfère ceux qui cassent à ce qui est cassé.

CERTAINS ont vu une atteinte à la liberté de la presse dans l’agression de pauvres journalistes, caillassés ou dépouillés de leur appareil photo. J’AI VU des jeunes enfin conscients de la position malsaine du journaliste : Il y a d’abord le journaliste au service du pouvoir, qui utilise ses clichés ou ses images pour illustrer un article simpliste condamnant les violences, celui qui se positionne concrêtement contre ceux qui ne se contentent pas des manifestations planplan..Il y a aussi le journaliste qui se dit solidaire des jeunes et des manifestants. Si c’était vraiment le cas, pourquoi ne les voit-on jamais dans les rangs de ceux qui s’opposent au forces de l’ordre ?.. Enfin, il y a le journaliste qui se veut objectif et sans parti-pris, juste là pour couvrir l’actualité. C’est certainement la position la plus inconfortable, la plus détestable. Messieurs les journalistes, vous ne pourrez pas toute votre vie nager entre deux eaux, près de tout mais loin de tout, sans prendre parti.. Choisissez votre camp !

CERTAINS ont vu des hordes de jeunes sauvages complètement dépolitisés JE N’AI VU au contraire que des actes politiques car, même si cela relève de l’inconscient pour certains, ils ont compris ce qui est inéluctable : Le changement ne peut avoir lieu dans les urnes ou au coté des professionnels de la contestation irrémédiablement inefficaces.......


Dans la même rubrique