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octobre 22 Plus de 2 400 arrestations en Russie
Les nouveaux appelés provoquent des manifestations de masse
Article mis en ligne le 23 février 2023
dernière modification le 7 mars 2023

Les militants anti-guerre sont descendus dans les rues de Russie le 21 septembre après que le gouvernement a annoncé qu’il allait appeler 300 000 réservistes à combattre dans le cadre de son "opération militaire spéciale" en Ukraine. La répression brutale avait mis un terme aux manifestations de masse plus tôt dans l’année (voir PN 2659), mais cette nouvelle annonce a entraîné une nouvelle flambée de protestations.
Selon les informations recueillies, dans les heures qui ont suivi le discours télévisé du président Vladimir Poutine lançant la nouvelle politique, au moins 300 personnes ont été arrêtées à Moscou, et un millier d’autres manifestants ont été détenus dans 39 autres villes russes. À Saint-Pétersbourg, où au moins 132 personnes ont été détenues au cours des premiers jours, la manifestation du 21 septembre a été dispersée par la police à l’aide de matraques et de pistolets paralysants.

Au cours des sept jours suivants, 2 402 arrestations ont eu lieu lors de manifestations contre la mobilisation dans tout le pays.

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La pagaille à Makhachkala
OVD-Info a enregistré pas mal d’informations sur les deux jours de manifestations anti-mobilisation à Makhachkala, la capitale de la république du Daghestan qui borde la mer Caspienne au sud de la Russie.

Environ 120 personnes ont été arrêtées après avoir bloqué les routes de Makhachkala le 25 septembre. Des manifestants auraient été battus et aspergés de gaz lacrymogène par la police sans discernement.

Les personnes arrêtées et placées en détention ont été battues, aspergées de gaz poivré et, dans certains cas, attaquées à l’aide de pistolets électriques (paralysants). Les détenus étaient également privés de nourriture et d’eau, et la police refusait de donner à leurs proches des informations sur le lieu où ils se trouvaient.

Le journaliste Sergei Ainbinder, rédacteur en chef de la chaîne télégraphique RusNews, a été battu et arrêté alors qu’il couvrait la manifestation. Son matériel a également été détruit et confisqué. (Telegram est un service de messagerie instantanée sur Internet, hautement sécurisé et accessible dans le monde entier, comme WhatsApp).

Un autre journaliste, Murad Muradov, qui travaille pour un projet médiatique en ligne axé sur les droits de l’homme, le Caucasian Knot, a également été arrêté lors de la manifestation. Muradov a indiqué après sa libération qu’il avait été maintenu en détention pendant la nuit après avoir refusé de signer un " protocole " contenant un aveu de culpabilité.


Signez ou inscrivez-vous

Muradov a ajouté : "Certains détenus ont été forcés par la police à signer un protocole, en les menaçant de les convoquer au bureau d’enregistrement et d’enrôlement militaire". Dans au moins un cas, selon Muradov, "ils ont mis leur menace à exécution".
Selon l’OVD-Info, dans au moins six départements de police, les hommes arrêtés lors de manifestations contre la mobilisation ont reçu des convocations au bureau local d’enregistrement et d’enrôlement militaire.

À Grozny, en Tchétchénie, les fils de femmes arrêtées lors d’une manifestation contre la mobilisation auraient été contraints de s’engager dans l’armée. La police a menacé de faire du mal à leurs mères détenues dans le cas contraire, selon la chaîne Telegram dissidente 1ADAT.

Environ 130 femmes avaient été détenues lors de la manifestation de femmes du 21 septembre.

Selon OVD-Info, la police a arrêté des femmes portant des vêtements noirs, car la Résistance féministe contre la guerre a appelé les femmes à porter du noir lors des manifestations contre la mobilisation.

En général, les manifestants sont accusés de discréditer l’armée russe, de désobéir à la police et d’enfreindre la loi sur les rassemblements, ce qui entraîne des amendes dans la plupart des cas.

Les téléphones et les passeports ont souvent été confisqués, ou les informations des passeports ont été copiées. Des journalistes ont souvent été arrêtés lors des manifestations, tout comme à Makhachkala - quatre ont été arrêtés à Yekaterinburg, par exemple.

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Des protestations anti-guerre

Le 26 septembre, Anastasia Kuznetsova a été arrêtée pour s’être tenue dans le centre de Moscou avec une pancarte sur laquelle était simplement écrit "cimetière".
Les manifestations solos se poursuivaient avant l’annonce de la mobilisation. Par exemple, le 10 septembre, Makar Agaskin a été arrêté (puis inculpé d’une infraction à la COVID-19) pour s’être tenu sur la place du Palais, à Saint-Pétersbourg, en brandissant une pancarte sur laquelle était écrit : "Pour chaque ***in [Poutine], il y a un Gorbatchev".

Selon OVD-Info, les règlements COVID-19 sont souvent utilisés contre les manifestants solitaires.