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Jean-Pierre Dupuy
Article mis en ligne le 5 mars 2021
dernière modification le 12 février 2021

{{}} La période de confinement que la France a vécue au printemps 2020 a eu d’étranges effets sur le monde des idées. Des tendances qu’on pouvait y apercevoir depuis déjà une ou deux décennies se sont exacerbées, parfois jusqu’au délire. Des auteurs estimables, les uns philosophes patentés, d’autres essayistes talentueux, d’autres encore écrivains, cinéastes, artistes, journalistes plus ou moins habiles à philosopher, se sont affranchis de toutes les limites que l’exercice patient de la discussion raisonnée impose au discours. C’est comme si ce dialogue intérieur avec soi-même qu’on appelle la pensée, que l’enfermement aurait dû faciliter, avait engendré, faute d’exutoire dans les échanges qu’offre la vie ordinaire, des abcès de fixation tenaces.

L’un d’entre eux fut la dénonciation de ce qu’on avait accordé trop d’importance à la préservation de la vie par rapport à tous les autres soucis de l’existence. Tandis que la France des gens ordinaires célébrait quotidiennement le dévouement de tous ceux, des aides-soignantes aux réanimateurs, qui se dépensaient corps et âme à sauver des vies, quelques-uns de ceux que l’on nomme les « intellectuels » faisaient la fine bouche et nous assénaient qu’il n’y a pas que la vie « brute », la « vie nue » – la « survie » disaient certains avec mépris – qui compte… dans la vie.
Jean-Pierre Dupuy AOC Janvier


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