Que Clément, né dans une bonne famille puis ayant fait des études brillantes, choisisse de s’engager très tôt en politique en défendant nos idées est assurément réjouissant et surtout porteur d’espérances en l’avenir. Les valeurs transmises, les lectures, les profs rencontrés et que sais-je encore l’ont amené à rejoindre la grande famille de l’Anarchisme avant de rencontrer sur sa route son assassin…

En revanche, qu’Esteban Morillo, né à Cadix et qui a grandi dans l’Aisne dans une famille sans histoire avec un père artisan et une mère au foyer - "un bon petit gars" pour les habitants de sa commune - se retrouve (à tous les sens du terme) dans la défroque nazie, cela constitue une énigme qu’il est urgent de résoudre. Car le péril est extrême !

Esteban Morillo n’est pas isolé : partout en Europe, des gamins sans repères trouvent une réponse à leurs questions existentielles et identitaires, à leur mal-être, dans le discours de haine du nazisme. Et un grand nombre de leurs parents dégoûtés par l’impuissance et la corruption des élites votent pour des partis nationalistes et xénophobes quand ils ne sont pas, comme en Grèce, ouvertement nazis.
Mato-Topé, Le Monde Libertaire gratuit, n°38, 26 juin 2013, p.7.