Les Cahiers Spartacus ne peuvent pas être séparés de l’engagement, de la vie de leur
fondateur, René Lefeuvre.
Né en Bretagne, il commence à travailler à 16 ans. Son père, artisan maçon, lui apprend
le métier, ce qui lui servira quand, prenant sa retraite, il voudra se construire une maison.
Il arrive à Paris au début des années 1920. Attiré par les réalisations de la révolution
russe, il lit le Bulletin communiste de Boris Souvarine, et participe aux groupes de discussion
qui se forment après l’exclusion de celui-ci du Parti communiste. Largement autodidacte, il
s’intéresse non seulement à la politique révolutionnaire, mais aussi aux différents domaines
de la création artistique. C’est ce qui l’amène à adhérer aux Amis de Monde, dont le rôle
principal est de promouvoir cet hebdomadaire littéraire et artistique créé par Henri Barbusse
avec le soutien de l’Union soviétique.
Devenu secrétaire de l’ association, il en développe l’action d’éducation populaire - une
action qu’il poursuivra toute sa vie - par la création de groupes d’études. Ceux-ci souhaitant
« publier quelque chose », selon ses termes, il crée Masses, un mensuel dont le premier
numéro paraît en janvier 1933, et qui durera un an et demi, jusqu’à ce qu’ayant perdu
l’emploi qui lui permettait à la fois de vivre et de le faire paraître, il soit contraint de l’arrêter.
C’est en publiant Masses, avec les conseils des ouvriers et des correcteurs de Monde, qu’il
apprend les métiers de l’édition. Adhérant au Syndicat, il deviendra correcteur, son principal
métier jusqu’à sa retraite.
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