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Jean-Manuel Traimond. Photos Christiane Passevant
St Paul St Louis
Guide méchant [et parfois moche] de Paris : les églises…
Article mis en ligne le 26 septembre 2010
dernière modification le 5 septembre 2010

Cette église fut la première construite par les Jésuites à Paris, afin de se rapprocher du quartier à la mode en ce temps, la Place des Vosges. Bourdaloue y prêcha. La durée fluviale de ses sermons contraignit ses auditrices à venir l’écouter munies de leur pot de chambre ; on donna le nom de Bourdaloue à ces objets.

Un pilier de la nef porte ce graffiti : « République française ou la mort ». Cette inscription date de la Commune de Paris, qui en traça des milliers d’autres. Une fois la Commune passée à l’histoire, le sacristain voulut effacer le graffiti. Il s’aperçut alors que, peut-être parce que le pinceau trempa dans une substance acide, il avait pénétré si loin dans la pierre qu’il était impossible de le faire disparaître. Pire, le frottement énergique éclaircit la pierre, faisant ressortir le graffiti.

En mai 2005, on put constater qu’un effort nouveau avait été tenté, à l’aide d’un produit nettoyant bleuté. Le produit nettoyant pénétra profondément la pierre de taille, lui donnant une nuance azur originale mais seyante.
En revanche, le produit fut uniformément repoussé par le graffiti, qui en ressort d’autant mieux.

L’église Saint-Paul Saint-Louis possédait, encastré dans un pilier du chœur, le cœur de Louis XIII. À la Révolution, subissant le sort des reliques, le cœur royal fut vendu aux enchères au peintre Saint-Martin, parce que les peintres croyaient que la solution de poudre de cœur humain donnait de beaux rouges. Les anarchistes contestent cette histoire, car à leurs yeux les rois n’ont pas de cœur.

Saint-Martin aurait fait don à Louis XVIII du tableau glacé avec le cœur de Louis XIV, et en aurait reçu une belle tabatière en or.

Puisque nous évoquons révolution et solution, rappelons qu’une Glose de Michel Leiris est ainsi composée : « Révolution : solution de tout rêve. »