Christiane Passevant (recherche illustrations)
On ne craindra pas l’affluence au musée Clemenceau. En revanche, il est conseillé de sonner avec vigueur, surtout à l’heure de la sieste. L’immeuble appartient à la fondation qui paie l’entretien de l’appartement où Clemenceau mourut le 24 novembre 1929. Rien n’y a été changé depuis.
Les trésors du musée comprennent un calendrier dont la dernière feuille arrachée fut précisément celle du 24 novembre ; une paire de clés que Clemenceau croyait être celles de la Bastille mais dont la recherche a prouvé qu’elles ouvrent une mosquée des quartiers immoraux de Casablanca ; une salle de bains moderne pour l’époque ; et un sachet de terre de la tombe de Clemenceau. On choisit un aveugle de guerre, bien entendu, pour prélever cette terre.
Horace Léon, dans son ouvrage Le Tigre, sa vie, ses crocs recommande d’observer « le presse-papiers, en fait bouchon de radiateur (la gracieuse statue Spirit of Ecstasy) d’une Rolls-Royce. Qui avait été offerte à Clemenceau afin qu’il se déplaçât plus vite et plus confortablement, par Basil Zaharoff, vendeur d’artillerie en gros, lequel avait des raisons d’éprouver de la reconnaissance à l’égard du Tigre. »